L’Église doit-elle évoluer en matière de morale ?
« Si en cette année de la Mission, nous apprenions à mieux comprendre, pour mieux en parler, que la morale de l’Église n’est pas d’abord une morale de la Loi, mais du bonheur, de la liberté et de la grâce ? ». Chronique audio de Mgr Bruno Lefevre Pontalis.
Souvent, reconnaissons-le, le discours de l’Église parait très en décalage avec ce que font les hommes !
Cet écart est assez énervant ! On essaie de se rassurer et finalement, l’Église nous empêche de l’être tout à fait.
Face à cette distance gênante entre notre action et la parole de l’Église, la seule possibilité semble bien, pour beaucoup, de dénoncer son conservatisme. Cela doit changer !
Si elle était plus de son temps, elle retrouverait certainement une plus grande audience. En se mettant au goût du jour, il parait certain que ce serait mieux pour tous. Les medias ont souvent cet unique discours.
En fait, si l’accord entre le discours moral chrétien et l’hédonisme occidental ne laisse pas indifférents nombre de nos contemporains, c’est que l‘Église est perçue comme une empêcheuse de tourner en rond. Or, on accepte rarement de se remettre en question. C’est trop compliqué ou dérangeant. Et puisqu’on ne veut pas changer, on exige que l’autre change.
C’est d’ailleurs essentiellement en matière de morale individuelle que l’Église est accusée d’être réactionnaire.
Quand il s’agit de la foi de notre relation en Christ ou de la mise en pratique de la charité, ce qui constitue pourtant l’essentiel des propos du Pape et des évêques, on reste beaucoup plus évasifs.
En fait, ce n’est pas à l’Église de se diluer dans les valeurs du monde mais c’est à chacun de nous à se convertir.
Or la première conversion est de se tourner vers le Christ, pour reconnaitre humblement que l’on a besoin de lui.
Mais comme on ne veut pas s’avouer à soi-même qu’un chemin d’humilité est nécessaire par la foi, il est plus facile d’accuser l’autre.
Si, en cette année de la mission (ces semaines préparatoires à la mission), nous apprenions à mieux comprendre, pour mieux en parler, que la morale de l’Église n’est pas d’abord une morale de la Loi, mais du bonheur, de la liberté et de la grâce ?