L’Église fait-elle écran à Dieu ?
« Le christianisme revendique un rapport direct du croyant à Dieu. Que Dieu désire se communiquer directement à l’homme n’est pas contradictoire avec ces initiatives que sont l’Église, les sacrements, la liturgie…les autres croyants… » Chronique audio de Mgr Bruno Lefevre Pontalis.
Il est parfois affirmé que les spiritualités sans Dieu donnent un accès au divin beaucoup plus immédiat que le catholicisme dont les multiples médiations gênent la liberté des croyants.
Mais l’homme peut-il se passer des médiations, à commencer par celle du langage ?
Beaucoup de croyants pensent avoir un accès direct à Dieu en lisant seul la Bible. En un sens, ils ont raison, mais là aussi, on ne peut évacuer toutes les médiations par lesquelles les paroles bibliques sont venues jusqu’à nous : la culture, les siècles, la tradition, les traductions.
Le christianisme revendique un rapport direct du croyant à Dieu. Que Dieu désire se communiquer directement à l’homme n’est pas contradictoire avec ces initiatives que sont l’Église, les sacrements, la liturgie…les autres croyants…
Dieu est bien une présence, il ne délègue pas à un tiers lorsqu’il vient nous visiter.
On ne soulignera jamais assez le réalisme de notre foi en la présence de Dieu. Dieu intervient réellement dans l’histoire pour venir aujourd’hui chez moi, comme Jésus s’invite chez Zachée.
Jésus s’est mis à la portée de tous mais notre relation à lui ne peut se réduire au seul sentiment personnel.
Toute la Bible nous montre au contraire que Dieu ne cesse de se servir d’intermédiaires pour venir à nous et se faire connaître.
Prétendre le contraire et l’aimer sans passer, non seulement par la médiation de l’Église mais aussi par des médiations très humaines, est une illusion, de même qu’entrer en contact avec le Tout-Autre sans me faire le prochain de celui que les événements de la vie auront mis sur ma route.
Notre foi ne peut faire l’impasse du concret le plus charnel.
C’est bien le sens des rencontres personnelles lors des missions que nous vivons.