Les dogmes de l’Église et la paix dans le monde
« “Avec ses dogmes, l’Église ne favorise pas la paix dans le monde.” Et pourtant nous osons affirmer au contraire que le dogme est une chance et peut nous préserver de la violence ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il nous permet de dire qui est le Dieu en qui nous croyons et ce qu’il a fait en notre faveur. » Chronique audio de Mgr Bruno Lefevre Pontalis.
Voilà une autre proposition que nous pouvons souvent entendre de la part de nos contemporains. L’adjectif dogmatique a pris dans la conversation courante une connotation très négative ; pensée dogmatique, programme dogmatique, personne dogmatique …. le mot est devenu synonyme de « buté », voire d’autoritaire quand ce n’est pas totalitaire. Un dogmatique est quelqu’un qui ne prend pas la peine d’écouter les autres, à mi-chemin du psychorigide et du fanatique.
Quand on veut se débarrasser de la pensée d’un concurrent, on l’accuse alors de dogmatisme.
Et pourtant nous osons affirmer au contraire que le dogme est une chance et peut nous préserver de la violence ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il nous permet de dire qui est le Dieu en qui nous croyons et ce qu’il a fait en notre faveur.
Notre Dieu est parole et le dogme est la venue au langage de notre foi. Celle-ci ne va pas en rester au stade du ressenti ou de l‘émotion.
Avec le dogme, la foi va pouvoir se dire. Cette possibilité est fondamentale. Avec le discours dont le dogme équipe le langage de ma foi, je vais pouvoir entrer en dialogue avec l’autre qui ne la partage peut-être pas.
Ainsi, à mille lieues de toutes les idées reçues, c’est grâce au dogme que la confrontation va devenir possible avec celui qui ne pense pas tout à fait comme moi, et que va pouvoir commencer un échange qui n’en restera pas aux simples formules de politesse. Par exemple les croyants qui connaissent le mieux leur foi sont souvent ceux qui sont le plus à l’aise dans le dialogue interreligieux. Oui, le langage de la foi nous permet d’entrer en relation avec notre prochain sans appréhension de ce qu’il est. Ce langage nous donne alors l’assise nécessaire pour privilégier la raison aux dépens de la condamnation sans annonce ou du refus du dialogue.
Il devient un pont entre les personnes, me faisant considérer l’autre comme capable d’entendre mes raisons de croire.
Ainsi le langage de la foi est vraiment une chance pour la paix.
Puissions-nous l’expérimenter en ces semaines de Mission.