Les tombes de Saint-Merry
Il existait au VIe siècle une petite chapelle appelée Saint-Pierre-des-Bois près de laquelle vivait un ermite Médéric, ou Merry. Il y fut inhumé en 700. Son tombeau fut vénéré comme celui d’un saint. La chapelle fut reconstruite en 884, puis au XIIIe siècle, puis de 1520 à 1560.
Jusqu’à cette date, un petit cimetière la bordait qui disparut en 1520 lors de la nouvelle construction. Dès lors les paroissiens furent inhumés soit au cimetière des Innocents, soit dans l’église même.
De nos jours, la tombe de saint Merry est bien marquée dans le sol. Mais surtout, on remarque dans toute l’église les nombreuses plaques munies d’anneaux permettant de les enlever pour faire les inhumations. Vers la fin du XVIIIe siècle il y avait à Saint-Merry une moyenne de 300 enterrements par an, dont 75 au moins dans l’église ! Les inhumations dans les églises ont cessé un peu avant la Révolution.
Plusieurs célébrités reposent ici, mais dans l’anonymat complet : Jourdain de Lisle, époux d’une nièce du pape Jean XXII, coupable de 18 meurtres et de brigandages affreux, il tua les deux sergents chargés de l’arrêter… et fut pendu à Montfaucon en 1323.
Raoul de Presles, traducteur de La cité de Dieu de saint Augustin, mort en 1382 ; Jean de Gannay, conseiller de Charles VIII, chancelier de France, mort en 1512 ; Simon Marion, célèbre avocat, mort en 1605 ; Antoine Arnaud, avocat au Parlement, qui eut 20 enfants dont Angélique et ses frères, l’âme de Port-Royal ; Denis de Sallo, fondateur du Journal des Savants ; le poète Jean Chapelain ; le peintre Nicolas de Largillière célèbre pour ses portraits de femmes, et beaucoup d’autres.