Lettre pastorale du cardinal André Vingt-Trois “La famille et la jeunesse : une espérance !”
En cette rentrée, le cardinal André Vingt-Trois adresse une Lettre pastorale à tous les catholiques de Paris. C’est une contribution à la réflexion qu’il souhaite voir se faire dans tout le diocèse. Elle est intitulée “La famille et la jeunesse : une espérance !”
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« Notre diocèse est engagé dans un programme pastoral : « Paroisses en mission » qui se déploie sur trois années. « Eucharistie et mission, « famille et jeunesse », « éthique et solidarité » rythment ce travail. (…) Cette année, nous entamons une réflexion sur la famille et la jeunesse. Il s’agit de développer les capacités de nos paroisses et communautés à porter vraiment les familles telles qu’elles sont et les aider à enfanter les jeunes à la liberté humaine et chrétienne. Par cette lettre, je voudrais nourrir la réflexion de tous et aussi fournir un support aux assemblées paroissiales. »
D’emblée, l’archevêque invite non seulement à entrer dans une réflexion, mais à déboucher sur des initiatives concrètes pour le bien des familles et celui de la formation des jeunes. Le plan de sa Lettre lui-même dit bien l’intention portée : encadrées par une introduction et une conclusion, 3 parties :
- De profondes mutations
- Que voulons-nous vivre ?
- Que pouvons-nous faire ?
L’archevêque part du constat que « dans notre société occidentale, (…) la famille comme la jeunesse sont plus vécues comme des problèmes que comme une espérance ». A la fois « objet de grande attentes » et « fortement contestée », la famille se trouve dans une situation contrastée. De même la jeunesse.
L’objectif de l’année pastorale « Famille et jeunesse » que demande l’archevêque est clair : « Je voudrais que nos réflexions de cette année et les actions qui seront engagées nous rendent confiance dans notre avenir et fassent de nous des témoins d’une espérance pour nos contemporains : l’amour conjugal, la responsabilité parentale, l’expérience familiale, le temps de la croissance et de l’éducation ne sont pas fatalement voués à l’échec et à la souffrance. Ils peuvent véritablement être un chemin de bonheur et de joie. »
L’analyse de Mgr Vingt-Trois à propos de la famille et du mariage, c’est que les mutations des deux derniers siècles viennent d’une « privatisation complète des comportements et des motivations ». Et cependant, note-t-il, « le crédit dont jouit la famille et les espérances qu’elle porte créent un désir de garder le nom, "la marque", et de l’appliquer sur des réalités humaines vécues qui ne sont pas du tout les mêmes. Pourquoi tient-on tellement à garder la marque ? »
Ainsi, la seconde partie, beaucoup plus longue, s’ouvre-t-elle sur une proposition simple : « Si nous voulons avancer, notre première tâche est d’essayer d’exprimer d’une façon claire ce que nous mettons derrière le mot "famille". Cet effort de formulation dans nos échanges doit nous permettre de mieux préciser ce à quoi nous tenons et dont nous voulons témoigner auprès de nos contemporains. »
Pour aider à cette réflexion, l’archevêque rappelle, à partir « d’études qui ont été réalisées dans la période moderne », un invariant. Tout en sachant que « selon les époques et les cultures, la liaison entre ces trois objectifs a pu prendre des formes différentes », on remarque que « toutes les sociétés ont élaboré des processus d’éducation dont la famille est le pivot central autour duquel sont liés
- l’objectif de la stabilité des époux,
- l’objectif d’une certaine réussite de l’éducation de leurs enfants
- et l’objectif d’une vision prospective pour une société. »
La suite de cette seconde partie donne des éléments de réflexion sur ces trois objectifs.
La troisième partie s’ouvre sur une question : « Une fois mieux éclairés sur les enjeux de la famille, peut-être vous demandez-vous : "Que nous faut-il donc faire ?" » Un peu plus loin arrive une indication : « Si vous avez accepté de considérer qu’il y a quelque chose à faire et que vous pouvez faire quelque chose, je vous propose quelques pistes de réflexion pour progresser. »
Et l’archevêque de détailler cinq points qui lui apparaissent fondamentaux pour la mise en œuvre d’un renouveau :
- La force du lien entre les époux
- L’obéissance des parents
- La liberté des parents par rapport à leurs enfants
- Affronter les conflits
- L’expérience de la miséricorde.
Dans sa conclusion, l’archevêque affirme que « chacune de nos paroisses doit agir » dans le domaine de la famille et celui de la jeunesse « et que chacune, au cours de cette année, doit revoir clairement les actions déjà entreprises pour les améliorer et celles qui restent à entreprendre, en fonction de l’évolution de la population à laquelle nous sommes envoyés. »
Il évoque quatre pistes significatives, mais qui ne sont que des exemples :
- L’assemblée dominicale. « Elle doit être le premier lieu d’accueil des familles. »
- Le soutien éducatif. « Toute la communauté paroissiale est concernée par l’investissement nécessaire à l’éducation des jeunes, écoliers, collégiens et lycéens. »
- Rencontre entre couples. « La grande mobilité des jeunes couples rend particulièrement urgent l’objectif de susciter des groupes de rencontre, de dialogue et de partage entre chrétiens. »
- L’art de la retraite. Le souci que les retraités qui se mettent au service de la paroisse [« trouvent un fruit spirituel à leur engagement paroissial ». « Nous avons aussi à réfléchir sur leur place dans le dispositif éducatif. »
Cette Lettre comporte cinq annexes :
– le discours de Benoît XVI du 8 juillet 2006 à la veillée de la Rencontre mondiale des familles à Valence,
– l’homélie du Pape le 9 juillet à cette même Rencontre,
– l’homélie du Cardinal Vingt-Trois le 4 octobre 2009 à Notre-Dame,
– son intervention lors de la Veillée pour la Vie le 28 mai 2009
– et quatre N° du Catéchisme sur la famille comme Église domestique.
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