Méditer la Parole
« Pour être capable de miséricorde ... il faut d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu » Bulle du Pape « Misericordiae Vultus » MV 13.
« Éternel est son amour ! » (Ps 135)
« L’homme sera toujours sous le regard miséricordieux du Père. » (MV 7)
Toute la Bible en témoigne : dans l’Ancien Testament où Dieu accompagne son peuple et l’homme répond par la prière des Psaumes, comme dans le Nouveau Testament où le Christ, Fils de Dieu fait homme, nous dévoile le visage miséricordieux de son Père. Celui qui m’a vu a vu le Père, nous dit-il. (Jn 14,9)
Écoutons Dieu s’adressant à Moïse au buisson ardent (Ex 3, 7-8)
« Le Seigneur dit : “J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel.’’ »
Écoutons un extrait du Psaume 135 (Ps 135, 1-3)
« Rendez grâce au Seigneur : il est bon, éternel est son amour ! Rendez grâce au Dieu des dieux, éternel est son amour ! Rendez grâce au Seigneur des seigneurs, éternel est son amour ! »
Il est l’hymne d’action de grâce par excellence, utilisé pour les fêtes de la Pâque, des Tentes et du Nouvel An. Rythmé par le refrain : « éternel est son amour !
» il décrit cet amour à tout moment de l’histoire du salut, depuis la création jusqu’à l’entrée en Terre Promise. Il a été probablement récité par Jésus avant de partir pour le mont des Oliviers (Mt 26, 30).
Écoutons une des dernières paroles du Christ sur la Croix (Lc 23, 34)
« Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font. »
Elle est prononcée immédiatement après son crucifiement entre les deux malfaiteurs.
Jésus invoque, comme motif de la demande de pardon au Père, l’ignorance qui laisse un chemin à la conversion. Juste après il accèdera à la demande du bon larron en l’accueillant dans le paradis.
Faisons confiance en la Miséricorde de Dieu qui est de tout temps et pour tous ; méditons avec les jeunes qui nous sont confiés l’Écriture qui nous conduit à découvrir le visage miséricordieux du Père qui nous entraîne à sa suite.
Parabole du père et ses deux fils
Cette parabole montre comment la dynamique de la Miséricorde réalise en nous le pardon des péchés.
Comme dans la Genèse au moment de la chute d’Adam et Eve, le fils refuse sa dépendance au père et prend une décision libre et consciente : « donne-moi la part de bien qui doit me revenir ». « Peu de jours après, ... il partit pour un pays lointain ». Il coupe les liens avec son père comme s’il était mort...
Son désir d’autonomie l’emporte sur sa relation filiale
Le fils perd sa dignité : « il alla se mettre au service ...qui l’envoya dans ses champs garder les porcs ».
Le pays lointain perd tout son attrait : condition sans avenir, épuisement sans espérance. Le fils pense que tous ses malheurs sont la conséquence de son comportement. Il n’espère plus son retour dans la maison comme fils, mais seulement comme serviteur.
Expérience du péché
Pourquoi l’homme continue-t-il à chercher un pays éloigné du père ? Depuis les origines, l’homme veut définir lui-même la notion de bien et de mal et Dieu rend ce choix possible. L’homme séparé de Dieu connait alors la souffrance.
Expérience du pardon
C’est la faim qui pousse le fils à revenir : « je meurs de faim. » L’instinct de survie lui rappelle sa maison. « Je vais aller vers mon père et je lui dirai... »
« Son père l’aperçut et fut pris de pitié : il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ».
L’étreinte du père ne dépend pas des paroles du fils ni de ses actes. Le fils découvre qu’il a toujours été dans le cœur du père, qu’il n’a jamais cessé d’être son fils. Le fils retrouve sa vraie identité et sa liberté. Dans la maison du père pour festoyer et se réjouir. Le départ du fils était signe de mort, son retour signe de vie. Ce passage de la mort à la vie est la vie pascale de tout baptisé. Le père donne aux deux frères le titre de fils et les rapproche. « Ton frère que voici... »
La compassion du père trouve sa plus grande joie lorsque ses fils se reconnaissent frères.