Parlez-moi d’amour : soigner de l’intérieur

Paris Notre-Dame du 24 mai 2018

Avec près de 50 000 jeunes rencontrés, et forte d’une centaine de bénévoles, l’association Parlez-moi d’amour, fondée par Valérie et Privat Ternynck, tente de redonner foi en eux à des adolescents meurtris par des violences qu’ils n’auraient pas dû subir.

Sa voix a la clarté et la fougue de la jeunesse. À l’origine, en 2009, avec son mari, de l’association Parlez- moi d’amour, Valérie Ternynck, 53 ans, prône avant tout l’écoute des adolescents, sans jugement et sans angélisme non plus. Savoir trouver les mots justes qui touchent et percutent, sans abîmer davantage ces collégiens et lycéens qui, pour la plupart, ont déjà eu accès aux images pornographiques qui circulent sur les portables à la récré. Une pédagogie qu’avec la centaine de bénévoles de Parlez moi d’Amour, cette conseillère conjugale et familiale cherche à diffuser, en binômes auprès des jeunes, en rendant accessible le message de l’Église. « Nous sommes partis avec une immense et belle nouvelle », annonce celle qui a suivi pendant deux ans un master en fertilité et sexualité conjugale à l’Institut Jean-Paul II. « On n’a pas peur pour vous, car vous avez tous en vous la clé pour soigner vos blessures et accéder à la beauté de l’amour. » L’intervenante place alors devant elle quatre poupées russes et poursuit : « Nous allons des- cendre ensemble dans l’intériorité de votre être : votre corps d’abord, puis vos émotions, ensuite votre intelligence. Jusqu’à découvrir ce lieu magnifique et intact, la 4e poupée. C’est là que vous retrouverez l’unité de votre personne et le courage de vous relever », explique-t-elle. L’intervention dure deux heures et elle se prépare en amont à l’aide d’un questionnaire anonyme. Le jour J, les classes doivent être prêtes : un tableau propre, des feutres ou des craies et la pro- messe que rien ne viendra interrompre le cours durant lequel les filles et les garçons sont séparés, pour une meilleure écoute. Et le miracle a le plus souvent lieu. « Une fois, les élèves se sont mis sous les tables, par terre, le long des murs, pour montrer leur désapprobation, raconte Valérie Ternynck. Je leur ai dit que je le comprenais et qu’ils avaient le choix de rester là… À la fin de l’intervention, ils étaient tous assis en rond devant. » À rebours des discours techniques sur la contraception ou des laïus moralisateurs, tout le pari de Parlez-moi d’amour est dans le titre : « Les élèves n’en peuvent plus qu’on leur parle de préservatifs, de pilule ou de ne pas coucher avant le mariage. Ils veulent qu’on les restaure dans leur unité et qu’on leur fasse confiance », insiste Valérie Ternynck. Et de conclure : « Le travail est immense mais, rencontre après rencontre, le message s’étend. Ce n’est pas en se lamentant qu’on y arrivera, mais en retroussant nos manches. N’ayons pas peur ! » enjoint-elle. L’association, au planning saturé à Paris, a déjà rencontré 50 000 jeunes depuis 2009 et les demandes ne cessent de croître.
• Mathilde Morandi

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