Quel est ce salut voulu par Dieu pour l’homme ?
« Lorsque l’on parle de salut, les remarques sont contradictoires. Certains ne voient pas du tout en quoi ils ont besoin d’être sauvés, en quoi ils sont perdus. D’autres, au contraire, ont une conscience vive de ne rien pouvoir faire sans l’appel de Dieu. ». Chronique audio de Mgr Bruno Lefevre Pontalis.
Quel est ce salut voulu par Dieu pour l’homme, quel est ce salut que Jésus est venu vivre et apporter au monde et qui va constituer le cœur de notre mission ?
Lorsqu’on parle salut, les remarques des gens sont contradictoires. Certains ne voient pas du tout en quoi ils auraient besoin d’être sauvés, en quoi ils sont “perdus”. D’autres, au contraire, ont une conscience vive de ne rien pouvoir faire sans l’appui de Dieu. Certains situent le salut après la mort. D’autres estiment que le salut ne concerne pas seulement l’au-delà mais l’aujourd’hui de nos vies. Certains sont plus sensibles au salut individuel, d’autres pensent qu’on ne peut se sauver seul mais seulement avec les autres.
La première chose que l’on peut dire c’est que, pour le chrétien, mais aussi pour bien des gens, la personne humaine comporte ce paradoxe : “nous sommes humains, mais aussi nous avons à devenir humains” ; de la même manière que “nous sommes enfants de Dieu et que nous avons à le devenir”. Ainsi la première approche du salut consiste à dire que nous ne sommes pas encore ce à quoi nous sommes appelés ; le salut consistera donc à nous accompagner dans cette démarche vers ce que nous sommes en plénitude.
La 2ème remarque est que, sur la route de ce devenir humain et filial, il y a des obstacles car ce devenir n’est pas la réalisation automatique d’un programme inné, mais une lente conquête sur l’animalité qui nous habite et nous rend égoïstes, dominateurs, prédateurs. Cette poussée en nous de ces instincts obscurcit notre marche vers notre humanisation et notre divinisation. Il y a donc une libération nécessaire pour faire triompher ce qui est notre véritable destinée et devenir hommes, femmes, filles et fils de Dieu.
La dernière remarque est que, pour le chrétien, l’homme ne peut pas arriver tout seul à vaincre ces obstacles, à surmonter tous ces instincts. Plus radicalement encore, il ne peut par lui-même réaliser ce désir de vaincre les obstacles à une pleine relation avec les autres et avec Dieu. Il a besoin que quelqu’un, à la fois très proche de lui, solidaire dans son humanité et totalement investi par l’Esprit de Dieu, vienne lui révéler qui il est, le soutienne par sa parole et son exemple, et l’associe à sa victoire sur la mort. C’est pour nous, Jésus de Nazareth, vrai Dieu et vrai Homme, venu l’assurer du seul chemin qui le conduira à sa réalisation plénière. C’est cela le salut tel que le croit le chrétien.