Laissez les enfants venir à moi !
Les évangélistes Matthieu (Mt 19, 13-15), Luc (Lc 18, 15-17) et Marc (Mc 10, 13-16) relatent cette scène bien connue : des enfants veulent s’approcher de Jésus qui les accueille et les bénit. Une séance clé-en-main pour approfondir cet évangile.
Cette scène rafraichissante et bien sympathique nous invite à approfondir ce que dit Jésus : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas. » (Mc 10, 14). Ne sommes-nous pas, tous, les enfants bien aimés de notre Père du ciel qui nous bénit ? Ne cherchons-nous pas, nous aussi, à nous approcher de Dieu par Jésus ?
A partir de l’Evangile de Marc, le service de la catéchèse du diocèse de Paris, propose de préparer une rencontre pour des petits, des enfants, des familles, une assemblée paroissiale…sur le thème : « Laissez les enfants venir à moi. »
Découvrez ensemble pourquoi Jésus aime particulièrement les enfants, comment leur ressembler et comment aller vers Jésus.
Approfondissez le sens de la bénédiction : un trésor de l’Eglise.
Vous trouverez ci-dessous le texte de l’Evangile (Mc 10, 13-16), des pistes de réflexion à propos de l’Evangile et de la bénédiction, une proposition de célébration pour des enfants de l’éveil à la foi et leurs parents adaptable aux plus grands, des activités à télécharger…
Sommaire
Évangile Jésus et les enfants - Comprendre pour transmettre - Proposition de célébration - Outils pour les activités - Qu’est-ce que la bénédiction ?
Évangile Jésus et les enfants - télécharger
Evangile selon St Marc, chapitre 10, versets 13 à 16
Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Comprendre pour transmettre
Introduction
Jésus accueille et bénit des enfants : cette scène de l’Évangile de Marc est très courte : 4 versets !
On la retrouve, toute aussi courte, dans les Évangiles de Matthieu (Mt 19, 13-15) et Luc (Lc 18, 15-17).
Dans l’Évangile de Marc cette scène se trouve juste après l’enseignement de Jésus sur l’acte de répudiation et l’adultère et juste avant le dialogue de Jésus avec l’homme riche : deux sujets sérieux qui appellent à la réflexion.
Cet épisode avec des enfants semble rafraichissant : « Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux. » (Mc 10, 13a)
Regardons de plus près.
L’homme biblique et les enfants
Israël voit dans la fécondité un signe de la bénédiction divine : « Couronne des vieillards, leurs petits enfants » (Pr 17,6), « tes fils, autour de la table, [sont] comme des plants d’olivier. » (Ps 127, 3)
Les auteurs bibliques n’oublient pas pour autant que l’enfant est un être inachevé qu’il est important de l’éduquer fermement : « La folie s’agrippe au cœur du jeune enfant. » (Pr 22,15)
Dieu et les enfants
Dès l’Ancien Testament, en raison de sa faiblesse l’enfant apparaît comme un privilégié de Dieu. Le Seigneur lui-même est le protecteur des orphelins : « Père des orphelins, défenseur des veuves, tel est Dieu dans sa sainte demeure. » (Ps 67, 6) et les enfants le louent : « Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits. » (Ps 8, 2) L’image du petit enfant est utilisée par le psalmiste pour montrer son abandon confiant au Seigneur : « Mon âme est en moi comme un enfant, comme, un petit enfant contre sa mère. » (Ps 130,2)
Dieu n’hésite pas à choisir le plus petit, un enfant, le plus jeune pour accomplir sa mission. Dieu se manifesta au jeune Samuel au Temple de Silo (1S 3), il deviendra prophète. David, le plus jeune de la fratrie, deviendra roi d’Israël. (1S 16 et suivant). Le jeune Daniel se montra plus sage que les Anciens et sauva Suzanne de la mort à la suite de faux témoignages. (Dn 13).
C’est par un nouveau-né, Jésus, que ‘Le Seigneur, le Dieu d’Israël, visite et rachète son peuple.’ (Luc 2, 68) Dieu se fait homme se fait homme : c’est l’Incarnation.
Luc, dans son Evangile, donne les étapes de croissance de Jésus : nouveau-né de la crèche (Lc 2, 4-7), petit enfant présenté au Temple (Lc 2, 22-40), enfant soumis à ses parents et pourtant mystérieusement en lien de dépendance avec son Père (2, 41-52).
Jésus et les enfants
Devenu adulte, Jésus adopte le même comportement que Dieu son Père vis-à-vis des enfants. En bénissant les enfants, il révèle qu’ils sont comme les pauvres, de plain-pied pour entrer dans le Royaume. Ils symbolisent les authentiques disciples.
Les vrais disciples sont ces tout-petits à qui la Père révèle les mystères du Royaume (Mt 11, 25).
Dans le langage de l’Évangile, « enfant/petit » et « disciple » semblent parfois des termes équivalents.
« Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme un enfant, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux. Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. (Mt 18, 4-5)
Le texte pas à pas
« Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux » (Mc 10, 13a)
Que désirent ceux qui présentent des enfants à Jésus ? Les gens désirent que Jésus les touche, est-ce pour obtenir une protection ? Marc ne le précise pas.
« Les disciples les écartèrent vivement. » (Mc 10, 13b)
On peut être choqué de l’attitude franchement hostile des disciples.
Au temps de Jésus, les enfants sont objet de mépris, de rejet de la part des adultes.
D’une part ils sont des bouches à nourrir dans un monde où règne la pauvreté, d’autre part, ils sont encore ignorants de la Loi de Moïse, on les traite donc comme des « hors-la-Loi ».
« Voyant cela Jésus se fâcha. » (Mc 10, 14a)
Ce mépris heurte le Christ : pour Jésus, les enfants, comme tous les exclus, ont leur place dans le Royaume.
« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. » (Mc 10, 14b)
Jésus nous dit : « Laissez les petits enfants venir à moi » et non : « Faites venir à moi … ». La nuance est importante car elle dit que la foi est d’abord un don de Dieu. Et c’est le Christ, seul médiateur, qui conduit à Dieu. Rendus participants de cette mission, parents, animateurs d’éveil à la foi...notre tâche est d’abord celle de témoin.
« Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » (Mc 10, 15)
Un enfant c’est si peu de chose ! Il est dépendant des autres pour tout, il a besoin qu’on prenne soin de lui, il demande du temps… et puis, il dérange ! Et pourtant, Jésus l’accueille.
L’enfant est signe d’abandon, de confiance, d’émerveillement, de spontanéité, de simplicité : conditions nécessaires pour entrer dans Royaume et que les adultes ont bien souvent perdues. Ce sont ceux qui ressemblent aux petits qui en sont bénéficiaires.
Jésus montre sans cesse aux disciples, qui manifestent aussi leur désir de grandeur ( Mc 9, 34 ; Mt 20, 21 ), qu’il faut abandonner leur prétention et se faire petit, humble, pour apprendre à tout recevoir de Dieu et vivre de son amour : porte d’entrée du Royaume.
« Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. » (Mc 10, 16)
Jésus passe de la parole à l’acte ! Il embrasse ces petits, ces mal aimés, ces rejetés. C’est un geste qui parle de lui-même comme nous le montre aussi aujourd’hui le pape François, serviteur de Dieu, quand il rencontre des exclus.
La « bénédiction » qui accompagne, est un geste habituel des rabbins.
Elle est un don de Dieu. Sa bénédiction fait toujours jaillir la vie.
Conclusion
Par sa bénédiction Jésus ouvre aux enfants, aux petits, le Royaume de Dieu, ils sont appelés à entrer dans la proximité de Dieu… en premier.
Qui sont ces petits aujourd’hui ? Ils sont bien souvent les mêmes que ceux du temps de Jésus : les enfants, les malades, les handicapés, les étrangers, les femmes…
Dieu ouvre son Royaume à tous ceux qui se font proche des petits. Écoutons Jésus dans l’Évangile de Matthieu nous parle de son retour dans la gloire et- du jugement (Mt 25, 31-46) :
« Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donnez à manger… Amen je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 34…40).
Les critères du Royaume ne sont pas ceux du « monde ». Le petit enfant, dans sa dépendance peut nous le faire entrevoir.
Proposition de célébration
Téléchargez la proposition de célébration pour les 3-8 ans (cliquez sur l’image)
Outils pour les activités
Dessins de Catherine Ansaldo pour le Service de la catéchèse du diocèse de Paris
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L’animation 3D
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L’objet mémoire
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Le coloriage
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La bénédiction, quel trésor !
Introduction
La bénédiction a un rapport très étroit avec la vie. Le mot latin : benedicere signifie : dire du bien.
‘Bénir est une action divine qui donne la vie et dont le Père est la source’ dit la Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC 1078)
Toute l’œuvre de Dieu est bénédiction
‘Du commencement jusqu’à la fin des temps, toute l’œuvre de Dieu est bénédiction.’(CEC 1079)
Dès le commencement, Dieu bénit les êtres vivants et spécialement l’homme et la femme.
Jésus apporte la plénitude de la bénédiction divine. De nombreux épisodes de la vie de Jésus nous le montre bénissant (les enfants, les pains et les poissons avant de les multiplier, le, pain et le vin au cours de son dernier repas.)
A la suite du Christ, dès ses débuts, l’Eglise bénit comme nous le montre les lettres de saint Paul.
‘Ne rendez pas le mal pour le mal ; au contraire, invoquez sur les autres la bénédiction, car c’est à cela que vous avez été appelés, afin de recevoir en héritage cette bénédiction.’ (1P 3, 9 12, 14)
Au cours des différentes époques, la pratique de nombreuses bénédictions s’est développée dans l’Eglise qui les a rassemblées dans un livre : le Rituel Romain (des bénédictions).
Par ces bénédictions, l’Eglise exprime sa sollicitude pour les hommes et plus particulièrement pour leur salut.
L’Eglise connaît de nombreuses formes de bénédictions : personnes, objets, lieux, repas. Elles sont ‘Louange de Dieu et prière pour obtenir ses dons…’ (CEC 1671).
Tout ce qui est bénit est avant tout bénédiction pour les personnes qui en font l’usage : chapelets, cartables à la rentrée scolaire…
Important : il ne faut pas confondre la bénédiction des personnes, des objets et la consécration des personnes (un prêtre…), des objets (une église…). Les consécrations ont pour effet de consacrer des personnes à Dieu et de réserver à l’usage liturgique des objets et des lieux. (CEC 1672)
Qui peut bénir ?
Les Prêtres de la Première Alliance avaient été mandatés par Dieu pour bénir :
Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : « Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras : Voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël :
Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
Qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
Qu’il t’apporte la paix.
Ils invoqueront ainsi mon nom sir les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. » Nb 6, 22-27
La plénitude de la bénédiction est donnée en Jésus Christ.
Les prêtres de la Nouvelle Alliance sont mandatés pour accorder aux hommes, au nom de Jésus Christ ‘la pleine bénédiction du Christ.’ (Rm 15, 29).
Par les mains du prêtre, c’est le Christ lui-même qui agit et qui nous bénit.
A la messe, au moment de la procession des offrandes, les petits enfants et ceux qui n’ont pas fait leur première communion sont invités à avancer, les bras croisés sur la poitrine, pour recevoir la bénédiction du prêtre ou d’un donné laïc, missionné pour donner la communion.
Tout baptisé est appelé à bénir.
Par le sacrement de mariage, les époux peuvent se bénir mutuellement et bénir leurs enfants.
C’est une occasion de transmission de la foi dont les parents sont les premiers éducateurs.
Cette bénédiction peut se donner au moment de quitter la maison le matin, le soir au moment du coucher.
On peut aussi bénir le repas : ‘Ayant fait notre travail, la nourriture reste un don de notre Père ; il est bon de la lui demander en Lui rendant grâces. C’est le sens de la bénédiction de la table dans une famille chrétienne.’ (CEC 2834)
Conclusion
La bénédiction est quelque chose de grand, de beau. Il est important de la donner ou de la recevoir avec respect, dans une attitude de foi. Elle est un lien spirituel qui nous fortifie dans notre union au Père, Fils et esprit saint et dans l’union à grande famille de Dieu qu’est l’Église.
Quelques prières de bénédiction
« Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse,
rendrez-grâce en toutes choses,
c’est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus. »
(D’après 1 Thessaloniciens 5, 16-18)
En toutes circonstances :
Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage,
Qu’il te prenne en grâce !
Que le Seigneur tourne vers toi son visage,
Qu’il t’apporte la paix. (Nombre 6, 24-26)
Avant de quitter la maison
Père Saint, garde nos enfants et ceux qu’ils rencontreront.
Protège ceux qui sont devenus tes fils par le baptême,
Veille sur ceux qui sont sans protection,
Conduis ceux qui te cherchent avec droiture.
Avant un voyage
Mon enfant,
En toutes occasion, bénis le Seigneur ton Dieu,
Demande-lui de rendre droit tes chemins,
Et de bien orienter tes pensées
C’est le Seigneur qui donne le bon conseil. (Tobie 4, 19a)
Avant le repas
Nos cinq pains et nos deux poissons
Seigneur nous te les offrons.
Multiplie-les pour la faim des hommes
Et qu’ensemble nous chantions ton nom.
Bénissez, Seigneur, la table si bien parée.
Nourrissez aussi nos âmes, si affamées.
Et donnez à tous nos frères de quoi manger.
Au nom du père et du fils et du Saint-Esprit.
Le pain d’hier est rassis.
Le pain de demain n’est pas cuit.
Merci Seigneur pour le pain d’aujourd’hui.
A tous bon appétit !
Après le repas
Seigneur, nous te rendons grâce
pour tous tes bienfaits,
toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles,
Amen.
Père des cieux
sois béni pour ce repas qui nous a rassemblés.
Et puisque l’homme ne vit pas seulement de pain,
donne-nous faim de ta parole.
Par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Amen.