« Si je n’ai pas la charité » : chronique hebdo #07 de Mgr de Sinety

« Il ne s’agit pas simplement de chercher plus d’initiatives, plus de projets, il faut que nous acceptions que cette réalité nous transforme. » Mgr Benoist de Sinety est vicaire général du diocèse de Paris.

« Si je n’ai pas la charité » : chronique hebdo #07 de Mgr de Sinety

Le 15 août dernier, au cœur de l’été, le Pape François fit paraitre son message pour préparer nos cœurs à la célébration de la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié le 14 janvier prochain.

Se situant résolument dans la suite de l’enseignement des Papes, et citant Pie XII, Benoit XVI et Jean-Paul II, il nous place devant nos propres responsabilités : voulons-nous faire les œuvres de Dieu ou voulons-nous que l’œuvre de Dieu se fasse en nous ? La question fondamentale que nous pose ce que François appelle un signe des temps, l’importance des mouvements migratoires aujourd’hui, est en effet celle-ci. Il ne s’agit pas simplement de chercher plus d’initiatives, plus de projets, il faut que nous acceptions que cette réalité nous transforme. Ou plus précisément, qu’à travers cette réalité qui s’impose à nous, la voix du Christ se fasse entendre en nous et que nous lui fassions suffisamment confiance pour nous laisser guider par elle et non pas nos peurs.

Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer ces hommes et ces femmes qui arrivent à nos frontières. Cela suppose bien des mouvements intérieurs qui nous dépassent et devant lesquels nous nous sentons bien démunis. La peur, le ressentiment, la colère peuvent envahir nos cœurs et obscurcir nos raisons. « N’oubliez pas que les peuples que vous gouvernez sont composés d’hommes et de femmes qui sont d’abord vos frères et sœurs » disait le Pape à la tribune de l’ONU aux chefs d’États réunis en septembre 2015. Oui, n’oublions pas, quoi que nous pensions de la situation, que ceux qui viennent sont pour nous des frères et sœurs. Ils ne sont pas des étrangers car ils sont issus du même Père et appelés à cheminer vers la même Terre Nouvelle.

Chacun de vous est invité à lire ce document, profond et simple, invitation à l’action mais d’abord à la conversion personnelle. Parce que nous ne pouvons prétendre appartenir au Christ si nous ne cherchons pas d’abord à aimer notre frère.

« L’immigré qui réside avec vous sera parmi vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même car vous-même avez été immigrés au pays d’Egypte. Je suis le Seigneur votre Dieu » (Lv 19,34)

Mission 2015-2018

Chroniques “Si je n’ai pas la charité” de Mgr Benoît de Sinety