« Si je n’ai pas la charité » : chronique hebdo #19 de Mgr de Sinety

« Le chrétien, lui, est là pour entendre le cri qui monte silencieusement du cœur de ceux qui n’ont rien. D’entendre cette attente, d’accueillir ce silence. Et de chercher à y répondre, au nom du Christ. » Mgr Benoist de Sinety est vicaire général du diocèse de Paris.

« Si je n’ai pas la charité » : chronique hebdo #19 de Mgr de Sinety

« C’est la moindre des choses ! » Oui ces quelques mots, jaillis des lèvres d’une participante à cette soirée d’inauguration, m’ont touché en plein cœur. Il s’agissait ce soir-là de découvrir avec joie les nouveaux locaux d’un centre d’accueil pour personnes de la rue, inaugurés dans une paroisse de l’Est de Paris. Des travaux importants et nécessaires afin de mieux recevoir, de mieux écouter, donc de mieux aimer ceux qui entrent à la recherche d’une rencontre.

Oui, c’est bien la moindre des choses que de permettre que dans notre société ceux qui souffrent le plus, ceux qui ont le moins d’importance, ceux qui sont les plus pauvres, bénéficient de la plus grande sollicitude.

C’est en tout cas le devoir de l’église, et donc de tous les baptisés, de pouvoir comprendre cela. Car comment entendre sinon la Parole du Seigneur qui dit à ses disciples que les derniers parmi les hommes seront les premiers dans le Royaume, si nous ne cherchons pas à la mettre en pratique dans notre vie quotidienne ? C’est bien la moindre des choses d’accueillir dans une belle maison des hommes et des femmes qui demain seront accueillis dans le Royaume comme des princes ! C’est à cette conversion du regard sur nous-mêmes et sur les autres que le Seigneur nous invite. Souvent nous considérons que les choses nous sont dues. La publicité nous y encourage, et nous n’y résistons pas toujours très vaillamment. Avons-nous pour autant le sentiment que nous devons à nos frères quelque chose ? Car il est bien beau de réclamer pour soi-même. Mais c’est à la portée de tout homme !

Le chrétien, lui, est là pour entendre le cri qui monte silencieusement du cœur de ceux qui n’ont rien. D’entendre cette attente, d’accueillir ce silence. Et de chercher à y répondre, au nom du Christ.

Plutôt que de chercher ce qui va satisfaire mes besoins, pourquoi ne pas se demander d’abord comment le Christ m’invite à répondre aux besoins de mes frères ? S’ouvre alors pour le disciple la compréhension qu’en répondant ainsi aux cris du pauvre, il trouve pour lui-même une consolation qui dépasse ses propres rêves.

Mission 2015-2018

Chroniques “Si je n’ai pas la charité” de Mgr Benoît de Sinety