Synode à Paris : « Un processus dynamique s’est enclenché »
Paris Notre-Dame du 21 avril 2022
Le dimanche 10 avril se clôturaient les contributions des ateliers synodaux à Paris pour qu’elles soient transmises à la Conférence des évêques de France dans le cadre du Synode sur la synodalité et la vie de l’Église. Bilan d’étape, avec le P. Christophe Alizard, coordinateur de l’équipe diocésaine pour le synode.
Paris Notre-Dame – Depuis octobre 2021, les catholiques du diocèse se sont réunis en ateliers synodaux. Quel premier bilan tirez-vous ?
Christophe Alizard – La date du 10 avril est importante puisqu’elle correspond à la réception finale, à Paris, des contributions de chaque groupe, pour que ces dernières soient envoyées à la Conférence des évêques de France en vue de la phase finale du Synode sur la synodalité et la vie de l’Église, qui se tiendra au Vatican en octobre 2023. Mais il est important de dire que certains groupes synodaux vont continuer d’échanger ! Leurs conclusions, dont ils peuvent nous faire part s’ils le désirent, seront utiles pour la vie du diocèse et de leurs communautés.
Ce que nous constatons déjà, avec l’équipe diocésaine, c’est que cette étape synodale, qui a touché plus de six mille participants, s’est déployée dans de nombreux lieux à Paris avec une forte diversité des pratiques. En témoignent les ateliers ou événements que j’ai pu vivre : lancement de la démarche synodale à la Maison Ozanam (17e), ateliers de la paroisse dont je suis le curé – St-Germain de Charonne (20e) – selon une modalité « chez l’habitant », ateliers avec la délégation diocésaine pour la solidarité, rencontre organisée avec les terminales du lycée St-Louis de Gonzague (16e), ou une autre avec des chefs d’établissement de l’enseignement catholique... Des moments que j’ai vécus dans une joie profonde d’échange, de vérité et de rencontre.
P. N.-D. – Quelles sont les prochaines échéances à Paris ?
C. A. – Nous travaillons sur le bilan complet des contributions abondantes reçues, afin d’en faire une restitution officielle le dimanche 22 mai à St-Sulpice (6e) à laquelle nous sommes tous conviés par Mgr Georges Pontier. La relecture s’effectue selon une méthode précise, respectueuse de la parole confiée, avec un double regard sur chaque contribution et un discernement en équipe. En ressortiront des documents de travail pour le diocèse, les paroisses, les différentes communautés, qui seront publiés en ligne. Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que le synode continue ! D’une part, parce que la démarche va se poursuivre au niveau national, continental, puis au niveau de l’Église universelle réunie à Rome ; d’autre part car ce que nous avons recueilli avec notre travail commun, la participation de chacun, est susceptible de permettre, dès à présent, de nouvelles orientations en Église, des idées missionnaires pour la vie de nos diocèses et celle de nos communautés. Chacun est appelé à se saisir, à son niveau, de ce qu’il a reçu pour faire avancer son Église.
P. N.-D. – Qu’est-ce qui se joue, finalement, dans ce nouveau « mode de vie » synodal ?
C. A. – « Le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire », avait prévenu le pape François en 2015. Désormais, alors que la démarche a été lancée dans tous les diocèses, un processus dynamique est enclenché : nous ne sommes pas au bout, mais sur le chemin. La synodalité n’est ni un audit interne, ni la culture d’un « entre-soi », mais bien le visage d’une Église guidée par l’Esprit Saint, audacieuse dans l’annonce de l’Évangile par une fraternité authentique, consistante et féconde de tous les baptisés.
Propos recueillis par Laurence Faure @LauFaur
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