Une retraite pastorale pour les prêtres du diocèse
Paris Notre-Dame du 22 janvier 2015
P.N.-D. – En quoi consiste la retraite des prêtres du diocèse de Paris à Tressaint ?
Mgr Denis Jachiet – La retraite des prêtres se déroule du 25 janvier au 2 février dans le foyer de charité de Tressaint. Elle s’adresse aux prêtres en 4e année de nomination, alors qu’ils ont déjà pleinement vécu leur mission et qu’ils peuvent prendre du recul par rapport à leur ministère. Cette année, Mgr Jean-Pierre Batut, qui vient d’être nommé évêque de Blois, sera chargé de la prédication autour du thème pascal « Comme des vivants revenus de la mort ». Tous les ans, les prêtres répondent très largement présents à cet appel.
P.N.-D. – Comment se déroule la semaine ?
Mgr D. J. – Chaque jour, les prêtres assistent à une prédication, passent une partie de leur journée en silence et en prière et échangent par groupe de six sur leur ministère. Ils peuvent librement y partager leurs difficultés et leurs joies. Tous les soirs, ils entendent le témoignage de l’un d’entre eux pour découvrir de l’intérieur des missions diverses (curé en paroisse, aumônier d’hôpital, formateur au séminaire…). L’intérêt est que des ministres d’âges et de missions différentes puissent se connaître, prier ensemble et se soutenir les uns les autres. La semaine comprend aussi une journée de désert et un entretien particulier avec l’archevêque, qui assiste à toute la retraite.
P.N.-D. – Quels bénéfices les prêtres tirent-ils de ce temps passé ensemble ?
Mgr D. J. – Contrairement à la retraite spirituelle annuelle que chaque prêtre organise personnellement, celle-ci cherche à favoriser l’unité du presbyterium, à savoir l’ensemble des prêtres d’un même diocèse qui forment une communauté autour de leur évêque. Dans leur vie quotidienne, ils ont assez peu l’occasion de toucher du doigt cette réalité concrète. Ils redécouvrent là comment leur mission est articulée à celle des autres. Cette retraite est un moment privilégié pour rendre grâce et pour relire son ministère avec l’aide de la Parole de Dieu et des textes du concile Vatican II. Stimulés par la prédication, les prêtres ont l’occasion de repartir avec une vision pastorale renouvelée. Pour les y aider, l’archevêque demande qu’ils soient absents de leur paroisse une semaine entière, y compris le dimanche. Cela n’est pas aisé mais peut inciter à renoncer à l’activisme, ou « maladie de Marthe », qui consiste à penser que l’efficacité du ministère repose principalement sur le temps et l’énergie que l’on y déploie. Leur absence est riche d’enseignements pour les fidèles aussi. C’est l’occasion pour eux de prier pour leurs prêtres et d’approfondir la signification du ministère sacerdotal, qui n’est pas une fonction, mais le don d’une personne qui a besoin de se ressourcer pour continuer à se donner. Le prêtre peut surtout revenir sur ce qui fonde sa vie et son ministère : sa consécration sacerdotale pour servir le peuple de Dieu. Le dimanche, dernier jour de la retraite, chaque prêtre renouvelle son engagement et reçoit à nouveau son étole de la main de l’archevêque. • Propos recueillis par Pauline Quillon