Vierges consacrées, au cœur de ce monde

Paris Notre-Dame du 7 décembre 2023

Le 8 décembre marque l’anniversaire des premières consécrations de vierges consacrées dans le monde pour le diocèse de Paris, dans le rituel restauré de 1971. L’occasion, pour Mgr Jérôme Angot, vicaire épiscopal pour l’Ordre des vierges consacrées, de revenir sur cet événement et les spécificités de cette vocation.

Mgr Jérôme Angot est vicaire épiscopal pour l’Ordre des vierges consacrées.
© Charlotte Reynaud

Paris Notre-Dame – En quoi ce 8 décembre 2023 est-il particulier, du moins pour le diocèse de Paris ?

Mgr Jérôme Angot – Nous fêtons un anniversaire ! Il y a cinquante ans, le 8 décembre 1973, cinq femmes – Armelle Le Moal, Lucienne Forestier, Marise Ganier, Renée de Tryon-Montalembert et Simone Roncin – ont été consacrées dans l’Ordo virginum (Ordre des vierges), le cardinal François Marty étant alors archevêque de Paris. Si l’Ordre des vierges consacrées existe depuis les premiers temps du christianisme – et sainte Geneviève, patronne de notre diocèse, en est une figure illustre –, cette vocation particulière était tombée peu à peu en désuétude, au profit de la vie religieuse et communautaire. Le Concile Vatican II, à la demande du pape Paul VI, remet en lumière cette vocation dans le monde en restaurant ce rituel particulier (officiellement approuvé en 1971). Une restauration source d’un véritable renouveau puisque, depuis 1973, ce ne sont pas moins de quatre-vingt-treize femmes du diocèse qui ont été consacrées, recevant ainsi la mission d’être « signes de l’amour de l’Église pour le Christ, son Époux ».

P. N.-D. – Pourquoi, selon vous, Vatican II s’est-il penché sur cette vocation particulière ?

J. A. – Parce qu’elle vit dans le monde, la vierge consacrée s’inscrit parfaitement dans la réflexion globale du Concile sur le rapport entre l’Église et le monde, répondant à la fois à un besoin et à une actualité. Actualité de la redécouverte de la vocation des laïcs [au sens, d’après le code de droit canonique, de ceux qui n’appartiennent pas au clergé], d’un nouveau regard sur les vocations féminines dans la société et dans l’Église, de la fécondité d’une consécration dans le monde et du lien entre les différentes vocations, dans la communion de l’Église. Besoin, au sens d’une attente exprimée par de nombreuses femmes, de pouvoir se consacrer complètement au Seigneur, corps et âmes, tout en étant insérées dans la société et la vie professionnelle.

P. N.-D. – La vierge consacrée vit dans le monde. Mais quelles sont les autres spécificités de cette vocation ?

J. A. – Elles sont « image de l’Église épouse ». En cela, leur vie laisse une grande place à la prière, notamment par l’office des heures, afin de s’associer à ce grand chœur de prière de l’Église et pour l’Église, tourné vers le Christ. Comme les autres consacrés, y compris dans les communautés religieuses, elles prient tout particulièrement pour les intentions du diocèse : on leur confie ainsi la liste des noms des catéchumènes, ainsi que celle des ordinands. Cet engagement souligne leur enracinement dans le diocèse, qui s’exprime aussi à travers leur attachement à une communauté paroissiale, ou encore par leur participation aux grands événements diocésains. Il y a aussi un lien particulier avec l’évêque du lieu, qui a la responsabilité de l’Ordo virginum dans le diocèse ; elles ont aussi un accompagnement au niveau national par un évêque délégué de la Conférence des évêques de France, actuellement Mgr Laurent Dognin, évêque de Quimper (Finistère). Par ailleurs, même si elles ne vivent pas en communauté, elles entrent, par leur consécration, dans une communion fraternelle avec les autres vierges consacrées du diocèse, qui se vit, entre autres, à travers des temps de retraite ou de rassemblements organisés toute l’année. Enfin, en cette veille du 8 décembre, il faut rappeler leur dévotion particulière pour la Vierge Marie, véritable modèle de la vierge consacrée.

Propos recueillis par Charlotte Reynaud

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Mgr Jérôme Angot
Vicaire épiscopal pour les Vierges consacrées
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