Vitraux en péril à Notre-Dame du Bon Conseil

Jusqu’au 3 janvier 2022, une campagne de mécénat participatif est proposée, afin de financer la restauration des vitraux de l’église Notre-Dame du Bon Conseil (18e), aujourd’hui en péril.

Dans les décennies 1930-1940, la manufacture Mauméjean a créé un ensemble de vitraux pour Notre-Dame du Bon Conseil : ces œuvres méconnues sont aujourd’hui en péril, près d’un siècle après leur installation dans les baies de cette église du 18e arrondissement. Une campagne de mécénat participatif est en cours jusqu’au 3 janvier afin de réunir les fonds nécessaires à la restauration d’un vitrail https://dartagnans.fr/fr/projects/vitraux-en-peril-a-notre-dame-du-bon-conseil/campaign

Les archives ne disent rien de leur commande : sans doute initiée par les religieux de Saint Vincent de Paul, fondateurs de Notre-Dame du Bon Conseil, et financée par les paroissiens. Les différences entre certaines des verrières laissent imaginer une campagne étendue sur plusieurs années, au gré des dons : du financement participatif dans l’entre-deux-guerres. La manufacture Mauméjean est sollicitée pour l’intégralité du chantier à travers son antenne parisienne dirigée par le benjamin de la fratrie : Charles.

Aux épisodes traditionnels de la vie du Christ, se mêlent des représentations directement liées à l’histoire de l’église et du quartier. Dans le choeur, les apparitions de Lourdes, La Salette et Genazzano sont placées dans l’axe de l’autel, rappelant le vocable de l’église et sa dévotion mariale. Elles sont accompagnées, dans la nef, de Saint Vincent de Paul, rappelant que ce sont les religieux de cette congrégation qui répondirent, à la fin du XIXe siècle, à l’appel du curé de Notre-Dame de Clignancourt submergé par l’afflux de population. C’est ainsi que fut créée Notre-Dame du Bon Conseil et son patronage, qui accueille aujourd’hui encore 150 enfants. En 1936, date à laquelle le vitrail de la Crucifixion est réalisé, le P. Eugène Cambrichon est alors supérieur de la communauté. Ce sont, sans doute, ses 40 années de sacerdoce qui sont évoquées dans le cartouche situé sous le Calvaire. Ce programme est donc intimement lié à l’histoire de cette église, érigée en paroisse en 1948.

C’est justement après la seconde Guerre Mondiale qu’est réalisée une des oeuvres les plus poignantes : La Vierge accueillant les soldats morts au cours des deux conflits mondiaux. Au premier registre, est figurée Notre-Dame du Bon Conseil, bombardée par les avions alliés la nuit du 20 au 21 avril 1944. Visant la gare de triage de La Chapelle, les bombes s’abattent sur le quartier, épargnant l’église mais dévastant les immeubles voisins. Le souffle des explosions a endommagé les vitraux et explique, en partie, l’aspect rapiécé d’une partie des oeuvres. Une restauration générale est nécessaire : les plombs, rongés par l’humidité et l’usure du temps, n’assurent plus leur rôle structurel, véritable colonne vertébrale du vitrail. Les verres se déchaussent et menacent de tomber.

Participez à la sauvegarde de cet ensemble méconnu dans la production parisienne des Mauméjean : https://dartagnans.fr/fr/projects/vitraux-en-peril-a-notre-dame-du-bon-conseil/campaign

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