A l’église Saint Antoine de Padoue, le chemin de croix a retrouvé son éclat

L’architecte Léon Azéma, responsable de la construction de l’église Saint-Antoine-de-Padoue, confie en 1934 la réalisation du chemin de croix à deux sculpteurs, Élie-Jean Vézien et Raymond Delamarre, tous deux lauréats du prix de Rome. Toutefois, la commande officielle n’est passée qu’en 1937, et les stations, réalisées sur une période d’environ dix ans, sont inaugurées en 1946.
Vézien sculpte les stations du côté droit, Delamarre celles du côté gauche. Leur approche, probablement définie avec Azéma, consiste à représenter les figures à mi-corps, partiellement coupées, en intégrant les contraintes du cadre. Sculptées en taille directe en atelier, les stations sont ensuite fixées sur les murs des bas-côtés.

Un badigeon dissimulait en partie les détails sculptés, tandis que l’encrassement généralisé avait altéré l’éclat de la pierre blonde, désormais grise. Par ailleurs, quatre stations étaient rendues inaccessibles à la vue en raison de l’ajout d’annexes au sein de l’église. Pour pallier cette obstruction, des moulages ont été réalisés et installés sur les murs extérieurs de ces espaces, rétablissant ainsi la continuité visuelle du chemin de croix.
Ces interventions font suite à l’étude préalable menée en 2023, qui comprenait des tests de nettoyage sur certaines stations et la suppression des couches de peinture recouvrant celles situées dans les chapelles. L’objectif principal était de restaurer la possibilité de la procession du chemin de croix et de redonner toute leur lisibilité aux œuvres de Vézien et Delamarre. En effet, les quatre stations concernées, isolées dans des chapelles édifiées après l’église, interrompaient la lecture d’ensemble et empêchaient le bon déroulement des célébrations pascales. Il a donc été décidé d’en réaliser des répliques pour les replacer à l’extérieur de ces chapelles, tout en améliorant l’entretien et la mise en valeur des reliefs, fortement ternis.
Ces stations étaient recouvertes de plusieurs couches de peinture épaisses appliquées lors de la réfection des murs, ce qui alourdissait considérablement les volumes sculptés. Afin de les rendre accessibles à nouveau, des copies en plâtre patiné ton pierre ont été réalisées pour les stations 5, 6, 9 et 10. Le choix du plâtre comme matériau de moulage s’est imposé pour des raisons techniques.

Ce travail délicat a été réalisé par Lucie Courtiade, Solène Chatain et Alma Hueber à Paris. Vous pourrez dès à présent apprécier leur travail de restauration dans l’église Saint Antoine de Padoue.

Actualités