Béatification des pères Henri Planchat, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, martyrs en 1871

Le samedi 22 avril à 16h, Henri Planchat, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, martyrs en 1871 pendant la Commune de Paris, ont été béatifiés en l’église Saint-Sulpice.

Le lundi 3 mars 1845, quelques jours avant Pâques, trois laïques, Jean-Léon Le Prevost, Clément Myionnet et Maurice Maignen s’étaient retrouvés à la chapelle des Lazaristes devant la châsse de saint Vincent de Paul, rue de Sèvres à Paris, pour recevoir la bénédiction de Mgr Angebault, évêque d’Angers. Ce fut l’acte de fondation de notre Institut qui, à l’origine, s’est appelé Frères de St-Vincent de Paul.

Les années précédant la fondation

Depuis 1825, Jean-Léon Le Prevost, le futur fondateur de l’Institut, natif de Normandie, travaillait à Paris, au Ministère des Cultes. Il demeurait au 4, rue Cassette, près de l’église Saint-Sulpice. Le 25 avril 1830, comme beaucoup de Parisiens, il fut certainement impressionné par la procession solennelle des reliques de saint Vincent de Paul qu’on transférait de la basilique Notre-Dame à la chapelle de la rue de Sèvres. Ce n’était pas encore pour lui, l’heure de se mettre à l’école du grand saint de la charité, mais bientôt, il serait saisi par la grâce…

Depuis son arrivée à Paris, à deux pas de chez lui, au 18 de la rue Cassette, Le Prevost fréquentait le salon de Montalembert où se côtoient artistes, penseurs, écrivains, tels Eugène Boré, Lacordaire, Lamennais, le musicien Liszt ainsi que le cadet du groupe, un jeune universitaire, étudiant en droit, Frédéric Ozanam… On y discutait de politique, de changement de société, de catholicisme…

Même s’il est bouleversé par les évènements politiques et sociaux des années 1830, (Révolution de juillet – les Trois Glorieuses des 26-27-28 – chute de Charles X… révoltes en Belgique, en Pologne, capitulation de Varsovie), le jeune artiste, sensible et romantique à souhait, aspire en fait à d’autres choses qu’à la poésie et à la politique… Un ami, Charles Gavard, qui fréquentait lui aussi le salon de Montalembert, lui fait connaître un jeune poète angevin du nom de Victor Pavie. C’est à lui qu’il confiera, dans les premières lettres qu’il nous ait laissées, son cheminement spirituel.

Le Prevost délaisse peu à peu les rêves du romantisme et d’une liberté politique trompeuse et commence sa montée vers Dieu… son chemin de conversion et la recherche de sa vocation. Le 9 août 1832, il annonce à son ami Pavie qu’il est redevenu croyant.

 Lire l’histoire des Religieux de Saint-Vincent de Paul.

En octobre 1800, Henriette Aymer et quatre autres compagnes prononcent leurs premiers vœux. À Noël de cette même année, Marie Joseph Coudrin et Henriette Aymer prononcent leurs vœux perpétuels. Cette date est bel et bien la naissance de la congrégation. Marie Joseph Coudrin est le supérieur de la nouvelle communauté.

Pendant toute la période Napoléonienne, la Congrégation vit dans un régime de stricte clandestinité. Ce n’est qu’en 1817 que le Saint Siège reconnaît officiellement la congrégation. Cela va contribuer à son expansion et à sa croissance.

La confiance de certains évêques (Mende, Cahors, Sées…) facilite l’implantation des communautés des frères et des sœurs.

Leur apostolat se concentrait sur la formation, en écoles, d’où naissent nombre de vocations, et en séminaires pour la formation ecclésiastique. Bientôt l’élan de la communauté naissante se heurte aux difficultés provenant des autorités ecclésiastiques – par exemple à Paris – ou des autorités civiles. Cela a fait élargir le champ apostolique aux missions populaires – en France – et à prendre en charge des territoires de missions dans les îles lointaines d’Océanie (Hawaï, Gambier…).

 Lire l’histoire de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie.

Dossier : Les martyrs de la rue Haxo