Biographie du père Polycarpe Tuffier
Polycarpe Tuffier nait au Malzieu (Lozère), le 14 mars 1807.
Fils de Jean-Paul Tuffier et de Suzanne Martin, il est baptisé sous le prénom Jules. Sa mère le plaça tout petit au collège de l’Adoration que tenaient à Mende les Pères des Sacrés-Cœurs, sous la main du prêtre Régis Rouchouze. L’enfant n’avait encore que douze ans lorsqu’un jour, au milieu d’une récréation, il entendit cette parole retentir à son oreille : « Monsieur Jules Tuffier, passez au noviciat. ». Arrivé à Paris, le 3 mai 1820, le jeune Tuffier y fit ses vœux, sous le nom de Polycarpe, le 14 mai 1823. Le père Tuffier venait d’être ordonné prêtre, lorsque la révolution de 1830 éclata.
Entre 1831 et 1858, il fût envoyé en périphérie de Rouen, à Notre-Dame de Paix, à Yvetot comme aumônier des sourds puis comme supérieur du collège des Petits-Carmes de 1847 à 1858 à Cahors. C’est à lui en grande partie que cet établissement est redevable de la prospérité dont il jouit. C’est lui qui en a fait construire la chapelle. En 1850, il profita de la loi favorable à la liberté d’enseignement pour organiser les cours de latin, de grec et de sciences. En 1856 il recueillit les prémices de ses efforts, en voyant plusieurs de ses élèves reçus honorablement à Toulouse au grade de bachelier ès lettres.
Cette affection des élèves des Petits-Carmes pour leur bon supérieur s’est surtout manifestée à sa mort : « Quand la nouvelle se répandit dans cette ville, nous écrit-on de Cahors, que les fédérés de la Commune de Paris l’avaient fusillé sur les hauteurs de Belleville, les amis qu’il avait laissés ici, ses anciens élèves, aujourd’hui prêtres, magistrats, fonctionnaires publics, montrèrent, par leur empressement à exprimer leurs condoléances sympathiques à son successeur, combien son souvenir, après onze ans d’absence, était encore vivace dans tous les cœurs. »
De Cahors, le père Tuffier alla à Mende puis à Laval en 1862. L’année suivante le chapitre général l’éleva à la place de Procureur de la maison principale, place qu’il a occupée jusqu’à sa mort, le 26 mai 1871.
Dans sa prison il a su gagner, sans recherche et sans apprêts, l’estime et l’affection de plus d’un compagnon de sa captivité. « Le premier otage que j’ai salué à la Roquette, le mardi matin, a été votre vénérable cousin, écrit M. Perny à M. l’abbé Hermet, curé de Villereau (Loiret) ; sa cellule se trouvait en face de la mienne. Avant même qu’on ouvrît nos cellules, je l’avais aperçu à travers le vasistas de la porte. Sa figure radieuse, expansive, épanouie, m’attira à lui de prime abord. »
Source : https://www.notredamedesotages.fr/2021/05/22/petites-vies-des-pretres-otages-de-picpus/
« Il faut se jeter dans les bras de la Providence et souffrir bien. Mais le Ciel est bien beau, le royaume des Cieux donne du courage, il n’y a que les braves qui l’emportent d’assaut. »
– Lire les Lettres des religieux des Sacrés Cœurs.