Biographie du père Marcellin Rouchouze

Marcellin Rouchouze nait à Saint-Julien-en-Jarez (Loire) le 14 décembre 1810.

Il reçoit le baptême sous le prénom de Jean-Marie et eut un frère et une sœur plus jeunes que lui. L’un et l’autre sont entrés comme lui dans la Congrégation des Sacrés Cœurs (Picpus). Son frère François, connu en religion sous le nom d’Euthyme, a été pendant seize ans Supérieur général de la Congrégation ; il est mort à Paris en odeur de sainteté le 2 décembre 1869. Sa sœur, Anna Régis, a gouverné pendant quinze ans avec une prudence remarquable la maison de la Serena au Chili où elle décéda en 1884.

Après avoir attendu le décès de son père, son frère François entra dans la Congrégation. Puis ce fut le tour de Jean-Marie qui vint à Mende et entra au noviciat le 9 août 1834. Signe et promesse de changement de vie, il laissa son nom de Jean-Marie et pris celui de Marcellin. Le 15 septembre 1836, il vint à Picpus, où il fit ses veux le 2 février 1837 entre les mains du fondateur qui mourait quelques semaines plus tard.

Il fut professeur dans divers établissements de la Congrégation, d’abord en Belgique puis en France. Préfet des études, il faisait régner partout une vraie discipline. Pour cela, il devait contrarier mainte passion ; cependant, les élèves ne lassaient pas de l’aimer. C’était le type du professeur consciencieux, vigilant et dévoué.

En 1852, il part consulter le saint Curé d’Ars. Animé par une profonde humilité, le Frère Marcellin s’était cru longtemps indigne du sacerdoce. « Mon fils, lui dit le saint curé, vous devez être prêtre ; le bon Dieu a des desseins sur vous. » Il consentit donc à recevoir la prêtrise, à l’âge de 42 ans, en 1852. En 1860 à Poitiers, dans une modestie admirable, il redevient un professeur toujours apprécié de ses étudiants. Avec sa simplicité et son enthousiasme il savait captiver les jeunes et les impliquer dans leur apprentissage.

En 1865, son frère, le Très Révérend Père Euthyme, l’appela à Paris pour y remplir la fonction de secrétaire général. Le Père Marcellin accompagnera ainsi son frère à Rome en 1867. Cette tâche correspondait parfaitement à son amour de la vie cachée, à son intérêt passionné pour la communauté et à son amour du détail. Il y restera fidèle jusqu’à son arrestation.

Le mercredi saint 12 avril 1871 une bande de gardes nationaux se dirigea vers la maison des Pères de Picpus. Le prieur, Ladislas Radigue, se rend au palais et assiste à une perquisition complète dans sa cellule. Comme on lisait ses moindres papiers, il dit : « Que cherchez-vous là-dedans ? nous ne faisons point de politique. — Ce n’est point votre politique que nous craignons, mais vous dites la messe et vous portez des scapulaires. Nous ne voulons plus de ces superstitions. »

Toute la communauté est finalement emprisonnée. Le père Rouchouze livra sa vie le 26 mai rue Haxo.

Source : https://www.notredamedesotages.fr/2021/05/22/petites-vies-des-pretres-otages-de-picpus/

 Lire les Lettres des religieux des Sacrés Cœurs.

Béatification des pères Henri Planchat, Ladislas Radigue, Polycarpe Tuffier, Marcellin Rouchouze et Frézal Tardieu, martyrs en 1871