Cimetière de l’église Sainte-Marguerite
En 1627, Antoine Fayet fait construire à ses frais une chapelle dédiée à Sainte-Marguerite dans le faubourg Saint-Antoine.
Il repose dans son église où son monument le représente en gisant. Sainte-Marguerite devint église paroissiale en 1712, et fut agrandie plusieurs fois.
Elle était entourée d’un cimetière qui se réduisit au cours des années et des travaux de construction. En 1764 il ne mesurait plus que 1 960 m². C’est alors qu’on y construisit la chapelle des âmes du purgatoire qui servit encore à recevoir de nombreuses sépultures, dont celle de Jacques de Vaucanson, le célèbre créateur d’automates et de machines industrielles ; et celles des sœurs de des communautés de la Trinité et de Notre-Dame des Vertus. Il reste encore la tombe d’un marchand de bois.
En 1763, le cimetière contenait 34 fosses communes et recevait un bon millier de corps par an. Il était bordé d’un charnier. Il continua de servir pendant la Révolution.
Du 9 au 12 juin 1794, les 73 personnes guillotinées place de la Bastille et celles qui furent décapitées à la barrière du Trône en attendant l’ouverture du cimetière de Picpus, furent mis dans les fosses communes de Sainte-Marguerite. Le 10 juin 1795, vers 5 heures du soir, l’enfant mort au donjon du Temple le 8 juin sous le nom de Louis XVII est enterré à Sainte-Marguerite. La bière fut déposée à la suite des fosses communes. La nuit, le fossoyeur Valentin Bertrancourt retira le cercueil, décloua une planche et constata que le crâne avait été scié. Il plaça le cercueil dans une bière en plomb, qu’il marqua d’une fleur de lys et l’enterra le long de l’église. L’exhumation de 1864 montra que le corps était celui d’un jeune de 15 à 18 ans alors que le Dauphin n’avait que 10 ans. Le corps fut ré-inhumé avec une discrète inscription « L… XVII 1785-1795 ».
Dans ce cimetière, on voit encore la tombe de l’ébéniste Georges Jacob décédé en 1803. Le cimetière fut désaffecté en 1804 et fermé en 1806.
Par permission spéciale du Roi, l’abbé Dubois, curé de Sainte-Marguerite de 1802 à 1817, fut encore inhumé dans le cimetière où figure sa pierre tombale et celle de l’éducateur Marc Dieu Donné Colin.