Notre-Dame des Victoires, refuge des pécheurs de tous les continents
Paris Notre-Dame du 15 juillet 2010
Si cette basilique est bien connue des Parisiens, peu savent que des dizaines d’églises à travers le monde sont aussi consacrées à N.-D. des Victoires. Les pèlerins viennent des quatre coins du monde pour visiter cette « église-mère ».
« Je viens de Côte d’Ivoire, explique Lise, la trentaine, de grands yeux clairs et un large sourire aux lèvres. Il y a là-bas aussi une église dédiée à Notre-Dame des Victoires, à Taabo précisément. » La jeune femme de passage à Paris pour visiter sa famille n’a pas manqué de faire un détour par la magnifique basilique située à deux pas du Palais-Royal.
Un habit de prières
De province ou de l’étranger, ils sont comme elle plusieurs centaines de milliers à venir confier chaque année leur prière à la Vierge des Victoires. « Rares sont les jours qui ne voient pas la visite d’un groupe de pèlerins », témoigne une des sept bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre qui, ici, accueillent les visiteurs et les aident à prier. Elle vient à l’instant de saluer des Portugais de passage. Les 37 000 ex voto qui ornent, de bas en haut, les murs de l’église témoignent de cette ferveur peu commune. Grâce d’une conversion, d’une stérilité vaincue, d’un examen réussi, d’une famille épargnée de la division, « N.-D. des Victoires — Refuge des Pécheurs », le titre exact de la basilique, s’enrichit à peu près chaque mois d’une plaque de marbre supplémentaire. « Ce sont des signes qui parlent aux pèlerins, explique le P. Arnaud Bancon, le curé de la paroisse, un témoignage qui s’offre à eux et les invite à prier à leur tour. » Les plus récents datent de 2010, preuve d’une dévotion toujours vive.
La renaissance
Tel ne fut pas toujours le cas. Si l’église est érigée par le souhait de Louis XIII afin d’offrir à Paris un lieu spécifiquement dédié à la dévotion mariale, et remercier la Sainte Vierge de ses victoires, tant politiques (le succès de La Rochelle) que personnelles (la naissance du futur Louis XIV), ce n’est que bien plus tard que la ferveur populaire rejoint l’intuition du monarque. Au début du XIXe siècle, l’église, au grand désespoir de son curé, l’abbé Dufriche-Desgenettes, est en effet désertée par les habitants de ce quartier d’affaires. Mais la Sainte Vierge n’abandonne jamais ses enfants. Le prêtre, lors d’un office, entend cette voix lui ordonner : « Consacre ta paroisse au Très Saint et Immaculé Coeur de Marie. » C’est au matin du 3 décembre 1836, fête de Saint François- Xavier, patron des missions. Il fonde alors une archiconfrérie qui devient rapidement universelle dont la vocation est la prière « pour la conversion de tous les pécheurs ». C’est le point de départ d’un renouveau spectaculaire.
Une aura universelle
Dès lors, les missionnaires qu’ils soient spiritains ou des Missions étrangères de Paris, sont nombreux à consacrer leur mission à cette Vierge dont la statue représente Marie debout tenant l’Enfant dans ses bras, qui Lui-même, reposant sur un globe, les bras tendus, appelle les pécheurs à Le rejoindre. En partant évangéliser les pays lointains, ces apôtres du Christ emportent dans leurs bagages une statue de N.-D. des Victoires que l’on retrouve aujourd’hui sur les cinq continents. D’Inuvik dans le grand nord canadien à Hawaï au coeur du Pacifique, des églises sont consacrées à N.-D. des Victoires dans plus de 39 pays à travers le monde. Jusqu’au Liban, près de Beyrouth, où une famille vient d’ériger une église sous ce vocable, et jusqu’en Afghanistan où les légionnaires parachutistes ont naturellement dédié leur chapelle installée à l’abri d’un ancien bunker soviétique à Notre-Dame… des Victoires. • Guillaume Desanges
EN SAVOIR PLUS
– Ouvert du lundi au samedi, de 7h30 à 19h30 ;
le dimanche, de 8h00 à 19h00.
– Adresse : Place des Petits-Pères 75002 Paris. Tél. 01 42 60 90 47.
– Site internet : www.notredamedesvictoires.com