Extrait de l’entretien avec Mgr André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours et président de la Commission épiscopale pour la famille, paru dans la revue de la Conférence des évêques de France

Catholiques en France – janvier 2005

Quelle est l’attitude de l’Église vis-à-vis des femmes envisageant une IVG ou ayant avorté ?

Il s’agit avant tout d’accueillir et de respecter chaque femme dans sa liberté. Aujourd’hui ce que l’on veut faire passer pour un « droit des femmes » est surtout le droit d’affronter seule des situations difficiles. L’entretien préalable, quand il était pratiqué avec honnêteté, permettait de ne pas enfermer les femmes dans une seule issue et leur offrait une alternative à l’avortement. Désormais, il faut trouver d’autres moyens pour aider les femmes à garder leur liberté de décision. Il faut des lieux et des personnes (comme « Magnificat accueillir la vie » dans mon diocèse) qui accueillent les femmes enceintes en difficulté, les accompagnent, les aident à faire le point sur leur vie et à bâtir un projet d’avenir cohérent.

L’Église se veut aussi à l’écoute des femmes ayant subi un avortement, en contribuant notamment au traitement du syndrome post-abortif. On ne peut plus faire comme s’il n’existait pas : toutes les personnes en relation de confiance avec des femmes ayant pratiqué une IVG constatent qu’on voit remonter – parfois dix ou vingt ans après... – des sentiments de culpabilité qui n’ont jamais pu être exprimés ni assumés. Il faut des propositions pour aider ces femmes. Là encore, il existe quelques associations, malheureusement peu soutenues par les services qui pourraient les subventionner, quand elles ne sont pas combattues. On en revient, une fois de plus, à l’importance de l’action politique.

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