Coopérants au Tchad, en Colombie et au Gabon.
Patrick est parti au Tchad pendant trois ans.
Ce soir il représente la DCC.
Il s’est occupé des constructions pour un diocèse. C’est un milieu très rural où les besoins en matière de structures éducatives, sanitaires et sociales sont assez nombreux.
De retour en France après les 3 années passées là-bas, il mesure à quel point les services rendus lui ont procuré de la joie. Les témoignages de vie de Pères missionnaires et de religieuses travaillant dans ce pays depuis de longues années l’ont marqué.
« Aujourd’hui, de retour en France ça m’interroge et je me demande comment rester dans cette dynamique de service. »
Le rapport au temps en Afrique est vraiment très différent. Cela fait un contraste violent avec ce que nous vivons chez nous : une course sans fin.
« Prendre le temps pour mieux se connaître. »
« Osons faire le choix de courir moins vite mais ensemble. »
Il a pris conscience que dans notre société nous nous méconnaissons les uns les autres.
« Par les médias nous savons comment les Africains meurent mais nous ignorons comment ils vivent... En Afrique on sait comment les Européens consomment mais on ignore comment ils vivent. »
« Trois années passées avec nos frères tchadiens ne laissent pas indemne.... Le travail est prétexte à la rencontre. »
Il a été frappé par la « force de vie » des Africains devant les épreuves. C’est la joie qui prime parmi ces gens et c’est une belle leçon de vie.
Marie-Alice coopérante en Colombie.
Elle est partie pendant 14 mois avec « Points-Coeur » en Colombie dans la Cordillère des Andes à 300 km au nord de Bogota.
Le principe de « Points Coeur » c’est d’envoyer de jeunes volontaires par groupes entre 4 à 6 vivre en communauté dans un bidon - ville, un quartier pauvre.
« Notre mission tient sur 3 piliers qui sont la vie de prière, la vie communautaire et l’apostolat. Etre une présence auprès des plus pauvres et des plus petits. Etre une maison accueillante pour tous ».
Tous les après-midi la maison est ouverte pour que les enfants viennent jouer au lieu d’être dans la rue.
« Pendant qu’il y en a un qui reste à la maison, les autres partent dans le quartier rendre visite aux habitants et créer un lien d’amitié avec eux. »
C’était un quartier très pauvre, un immense bidon-ville. « On prenait du temps pour être les amis de ces gens qui n’ont pas d’amis ».
Ce que cela lui a apporté :
Elle a vécu une vie totalement différente de la vie normale.
« J’ai vécu une expérience de prière qui m’a énormément enrichie, énormément formée ». Elle a insisté sur « le sens que cela a donné à sa vie ».
« Ca était une expérience radicale qui m’a permis de voir ce qui est important pour moi dans la vie ce qui me rendait heureuse. »
Elle a découvert que le don de soi aux autres rend énormément heureux et ce qu’elle a fait en Colombie, elle peut le faire en France aussi.
Mais le retour est difficile. Il y a un nouveau départ à prendre.
Elle va essayer de faire en sorte que ce ne soit
« pas une parenthèse dans sa vie mais un élan, quelque chose qui m’aide à avancer. »
Estelle est partie pour 2 mois
en opération « Amos » au nord du Gabon.
C’est une région très humide et verdoyante, en pleine forêt équatoriale.
Elle est partie à 22 ans mais ça faisait 3 ou 4 ans qu’elle voulait partir. Elle était dans une période de doute.
« Ca m’a redonné envie de croire, de m’engager. »
Elle avait participé à des camps d’été et fait beaucoup de rencontres auparavant.
Au Gabon elle a séjourné dans une communauté religieuse et a été très bien accueillie par les sœurs qui sont bien implantées sur place.
Elles tiennent une maison d’accueil pour des enfants avec des cas très différents.
Elles ont aussi monté une « colonie » : une centaine d’enfants venant de la brousse y sont accueillis. Le matin on leur fait la classe et l’après-midi était occupée par des jeux.
Le Gabon est un pays francophone soutenu par la France et dont les dirigeants sont très riches. Par contre les villageois sont très pauvres.
Estelle nous a dit combien elle a souffert de constater une telle situation.
« On souffre trop et c’est un peu à cause de vous, les Blancs », lui a dit une petite Noire de la colonie.
A Libreville, la capitale, il y a un contraste énorme entre la richesse et le luxe des palais présidentiels et la pauvreté du peuple.
« Ce qui m’a beaucoup apporté c’est que du matin au soir j’ai vécu avec les autres. » Là-bas il y a « une grande dimension de partage ce qui fait que la vie est peut-être moins difficile ».
Elle a touché du doigt la différence de situation entre les enfants de chez nous et ceux de là-bas vivant dans une grande pauvreté. Elle a été très frappée par l’accueil qu’on reçoit dans les familles au Gabon.