Témoignages des volontaires de retour, 21 janvier 2009
Aimer c’est tout donner, et se donner soi-même.
Tout donner durant un an et parfois deux, ils ont répondu à l’appel pour rencontrer l’autre et se mettre à son service. Leurs expériences sont toutes différentes. Cependant l’amour de son prochain, le désir de servir et de vivre une Eglise différente sont des éléments communs. Vivre cette expérience seul ou en couple … qu’importe ! Chacun est revenu transformé, neuf d’une aventure inoubliable, riche en découverte de cultures différentes, d’histoires humaines, de tranche de vie, de leçon de vie. Tous l’ont dit …plus rien ne sera jamais comme avant et ils ont certainement plus reçus qu’ils n’ont eux-mêmes donné.
Alors qui sont-ils ? Ils sont 7 à nous faire partager leur mission. Partis avec FIDESCO, POINTS-CŒUR, FONDACIO et le programme INTERCORDIA, la DCC.
Clémence et Sébastien ont appris à faire confiance en acceptant de perdre leurs repères en Colombie.
Pendant 2 ans ils ont aidé à la réinsertion de réfugiés colombiens de l’intérieur à Bogota. Dans un pays inconnu et dans une langue inconnue, ils ont commencé leur mission auprès des réfugiés colombiens.
Très vite ils ont du abandonner leurs réflexes occidentaux pour accueillir une nouvelle culture. Ils ont su alors apprécier une population attachante et joyeuse malgré les atrocités vécues. En toute humilité ils se sont laissé apprivoiser par leur nouveau pays. Mariés depuis peu lors de leur départ, Clémence et Sébastien nous ont confié que cette expérience a été le plus beau cadeau qui leur ait été fait. Fidesco leur a permis de découvrir l’Eglise dans son universalité. Ils sont rentrés de Colombie avec un amour grandi de l’Eglise. Ils restent en communion avec toutes les personnes qu’ils ont rencontrées lors de cette mission.
Pierre-Antoine souhaitait s’investir auprès des plus pauvres.
Etudiant, il avait servi auprès des démunis, notamment auprès des personnes malades à Lourdes et auprès de personnes handicapées. En partant au Sénégal avec Points-Coeur, il avait voulu approfondir cette expérience. Aussi durant 10 mois, Pierre-Antoine est entré à l’école maternelle de l’amour : une expérience de vie en communauté avec en plus, une formation. Dans un quartier surpeuplé avec cependant…. l’eau courante, Pierre-Antoine a vécu une vie de prière et de communauté avec l’accueil des enfants, les visites aux familles et le partage de la vie du quartier. Il a su accepter les codes de cette société si différents des siens. Il a rencontré la population et a su l’apprécier.
La vie en communauté lui a également permis d’expérimenter l’humilité : _ « On se demandait pardon et on se remerciait pour les services rendus » dira-t- il …
Il est revenu de sa mission en se rappelant de l’émerveillement ressenti malgré les plaies du chômage et des mariages forcés qui caractérisent ce pays.
Aude est partie 9 mois au Chili avec Fondacio et le programme Intercordia
Partie 9 mois au Chili avec Fondacio et le programme Intercordia, mouvement qui à l’initiative de Jean Vannier, permet aux jeunes en partance d’inscrire leur année de solidarité dans un cursus universitaire, Aude a travaillé dans une ONG de micro-crédit et d’accueil des personnes sans domicile fixe.
Enrichissement, joie, sont les mots qui éclairent le visage de cette jeune femme de 24 ans. Elle a côtoyé la pauvreté matérielle des personnes rencontrées et a été touchée par leur attention pour bien l’accueillir.
Aude a beaucoup appris de sa mission et a compris que la différence n’est pas une menace mais un trésor. Des questionnements aussi lui sont apparus…
« Est-ce que ces gens ont vraiment besoin de développement ? »
Car les notions de bonheur sont différentes dans notre société… Aude revient transformée de son séjour au Chili.
« J’ai foi en l’homme et j’essaye de ne pas avoir de préjugés sur l’autre. J’essaye de voir la valeur de chaque être humain »
L’expérience de Raphaële« le et Nicolas en Algérie, partageant la vie quotidienne de l’Evêque, est différente.
Partis avec la DCC, Ils ont dirigé durant deux ans la Maison diocésaine d’Alger. Ils ont pu être en contact avec la population algérienne et se rendre compte de la relation très forte qui existe entre les deux pays. A la Maison diocésaine, ils ont décidé d’accueillir des associations qui aident les personnes pauvres. Ils ont pu également se rendre compte des interrogations provoquées par leur choix de l’Algérie.
Ils ont découvert la mission de l’Eglise dans le pays. L’Eglise algérienne est attachée la France, elle était importante jusqu’à l’indépendance et après, les représentants de cette Eglise se sont mis au service des Algériens. La mission de l’église d’Algérie est une mission de rencontre. Aujourd’hui elle est constituée de prêtres et de religieux et majoritairement d’étudiants sub-sahariens qui viennent étudier en Algérie. Depuis peu, l’Eglise algérienne a un nouvel évêque arabe jordanien, c’est une nouvelle étape qui commence.
Et leur sécurité ?
« Pendant nos deux ans il y a eu deux attentats mais on ne s’est jamais sentis en danger. Il arrive que le gouvernement fasse des difficultés à l’Institution, ainsi, nos successeurs n’ont pas pu obtenir leur visa. Le pays est magnifique avec des paysages incroyables, les gens sont extrêmement gentils et accueillants, disponibles. Cela a été grand de vivre cette expérience en couple et cette expérience d’appartenance à l’Eglise. L’Eglise une minorité, tout en diversité est très belle. Je n’avais jamais ressenti l’équivalent en France.
« On a envie de témoigner et de briser les clichés. On ne s’est jamais senti en insécurité. On a envie que les gens aiment ce pays ! »
Va, rends les autres heureux et tu rencontreras la foi.
Anne, 28 ans, est partie au Cameroun avec Fidesco. Gestionnaire dans un collège de Yaoundé. Anne a voulu répondre à un appel.
Elle s’est préparée au départ pendant un an
« On se prépare à partir, et ensuite on est confronté à la réalité du terrain ! ».
Sa mission se situait en ville dans un collège aisé, fréquenté, entre autres, par des enfants de ministres. Au départ, elle s’imaginait être plus dans le « relationnel ». La première année il y a eu beaucoup de questionnements. Il fallait suivre les plus pauvres, « Chaque homme est pauvre en quelque chose » disait Mère Térésa.
« Mon témoignage a été un témoignage d’évangélisation et d’accompagnement de chrétiens ».
Anne a creusé le sens de son appel et a compris de l’importance de se laisser appeler. Elle a également vécu une expérience de don de soi, de son temps,… elle a fait son possible pour rendre les gens heureux autour d’elle…N’était-ce pas là le vrai sens de sa mission ? Anne terminera en disant :
« Dieu ne m’appelait pas d’abord parce qu’il avait besoin de moi mais parce que j’avais besoin de cette mission. Je peux dire que j’ai trouvé ce que je cherchais en rendant service et en habitant dans ce collège géré par les frères de Saint Jean. Tout ce que j’ai pu vivre en mission, j’ai pu continuer de le vivre ici en entreprise. »
Le Père Christophe ALIZARD, prêtre étudiant Saint-Séverin, présidait notre soirée.
Après avoir évoqué son séjour de 6 mois en Terre Sainte il introduira la prière par la méditation suivante :
« Cela m’a permis de prier, de comprendre ce qu’est l’Église Universelle, c’est-à -dire de se trouver dans une Église à laquelle culturellement on n’est pas habitué.
Si votre foi et votre espérance ont été actives, c’est pour que d’autres connaissent aussi cette même foi et cette même espérance. Il faut rendre grâce au Seigneur pour tous les événements évoqués, pour tous les fruits que vous avez vus et que vous verrez. L’Église est missionnaire parce que Jésus lui a demandé de l’être et que l’amour qu’elle a reçu de Jésus elle le répand partout dans le monde. Vos expériences révèlent ce qu’est la vie de baptisé et l’amour de Jésus présent sur toute la terre.
Dieu pose la question au prophète Isaïe « Qui enverrai-je ? ». Il y a beaucoup de charismes dans l’Église et chaque baptisé est appelé à témoigner de l’amour de Jésus. Isaïe répond : « Seigneur, me voici, tu peux m’envoyer ! » Il appartient à l’Église et à nous-mêmes de toujours répondre. Prions pour que l’Église puisse vivre du sacrement des prêtres. »
Cette rencontre a salué Anne Deberdt qui nous a fait ses adieux. Merci, Anne pour ta vivacité, ta disponibilité et ta persévérance de répondre à l’appel. Ta mission a débuté il y a déjà 40 ans et certainement ne s’achèvera pas ici. Un grand merci encore.
Sylvie FRANCILLETTE, Service Missionnaire Jeunes