En coopération en Alger
L’Eglise en Algérie
« Durant les premiers mois, nous avons découvert les communautés religieuses et la place que tenait l’Eglise au sein de la société algérienne, donc musulmane.
Les écoles des Pères et des Soeurs Blanches au temps de la colonisation ainsi que la présence et la mobilisation de l’Eglise auprès de la population algérienne durant les années difficiles confèrent à l’Eglise une place particulière. Nous avons été très touchés par l’humilité, la simplicité et l’activité des pères, soeurs et frères en Algérie.
L’Eglise en Algérie est à la fois fragile puisque minoritaire et dépendante des évènements politiques du pays et solidaire puisque proche des populations.
L’Eglise actuelle composée principalement de membres installés dans le pays depuis des décennies est, à notre sens, un exemple de la rencontre entre chrétiens et musulmans. »
La Maison Diocésaine d’Alger
Nous entamons bientôt notre quatrième mois de coopération à la Maison Diocésaine d’Alger, qui est en quelque sorte la maison de famille de la communauté chrétienne en Algérie.
Au sein de la Maison Diocésaine, nous ne sommes pas directement en lien avec des personnes défavorisées, et ce n’est pas de prime abord ce que nous imaginons lorsque nous nous engageons deux années en coopération. Mais, nous comprenons aussi que nous tenons une place essentielle puisque notre rôle est "d’aider ceux qui aident".
Ainsi nous accueillons la communauté chrétienne d’Algérie ( les communautés religieuses, la communauté libanaise, la communauté copte, les étudiants subsahariens, les familles chrétiennes, les associations...), des associations algériennes et des associations humanitaires internationales... pour des rencontres, des séminaires, des formations, des retraites...
Chaque semaine, à la messe célébrée par Monseigneur Tessier, toutes les différentes communautés partagent des moments de recueillement et de chants. Les communautés libanaises et coptes viennent également hebdomairement se réunir à la maison pour des temps de prières.
Notre mission
Notre rôle est donc d’accueillir, de faciliter les rencontres et pour ce de gérer les hébergements, les repas, (poste de Renée) ; l’entretien de la maison et du jardin, (poste de Norbert) ; la comptabilité, la gestion des salariés, le recrutement de bénévoles, les permanences... (postes communs) et de faire face aux imprévus.
La maison diocésaine est en quelque sorte une bonne école de patience, de vie en communauté, d’écoute, d’humilité, d’adaptation... et de vaisselles !
Notre rôle, en tant que responsable, est de faire vivre la maison en continuant ou en créant des projets mobilisateurs. Via la Caritas, des conférences sont organisées mensuellement à la maison.
Des rencontres poétiques une fois par mois
C’est avec une grande joie que nous avons lancé des rencontres poétiques une fois par mois. Nous sommes ravis de ces temps de partage. En effet, immédiatement des personnes s’y sont intéressées et de plus en plus d’Algériens viennent nous faire partager leur propre composition ou les auteurs de leur choix.
Aimant tous deux la poésie, nous étions heureux de voir que celle-ci fédère les gens mais le plus touchant fut d’être remercié de "créer des espaces et des temps où la liberté d’expression est possible".
L’équipe de la Maison Diocésaine, une seconde famille
C’est avec une grande joie que nous avons rencontré Monseigneur Henri Tessier, évêque d’Alger, qui vit avec nous, nous aide à comprendre les problématiques de l’Eglise en Algérie, nous conseille et permet que cette maison soit celle de la rencontre.
Nous sommes entourés d’une équipe de bénévoles fixes et temporaires qui est en train de se renouveler. Tous Les bénévoles nous ont chaleureusement accueillis. Les bénévoles fixes comme Anne (depuis 5 ans à la maison), Yves (petit frère de Jésus depuis 12 ans à la maison), tous deux mémoires de la maison, facilitent notre insertion et nous aident à retrouver les objets !
Six salariés algériens travaillent également avec nous.
Nos activités en dehors de la Maison Diocésaine
Si la maison est ouverte de 6h30 à 21h30, 7/7j, nous essayons de trouver des temps pour d’autres activités. Pour la vie à la maison, il est d’ailleurs essentiel de voir d’autres horizons...
Ainsi, une après-midi par semaine, nous donnons des cours de soutien scolaire (math, français, anglais) à des enfants en difficulté dans la maison des Focolares (hommes). Pour l’instant, le projet démarre et donc tous les enfants ne viennent pas régulièrement mais nous espérons recevoir davantage d’enfants.
Nous passons également du temps avec le foyer des jeunes, tenu par l’association "Amitiés sans frontières", qui se situe dans nos locaux. Renée participe le vendredi au groupe de théâtre en donnant des cours de respiration et d’articulation aux animateurs du foyer.
Ces temps sont des réels moments de joie auprès de jeunes Algériens.
Norbert souhaiterait participer à leur cours de guitare, malheureusement cette activité a lieu le jeudi. C’est le week-end donc le jour où nous avons le plus de monde et où s’organise les conférences ou les rencontres poétiques... Inch Allah, mazel, mazel... (cela viendra plus tard, Inch Allah).
Nous prenons des cours d’arabe dialectal trois fois par semaine, mais sommes pour l’instant un peu frustrés de ne pouvoir pratiquer plus. Nous suivons également des cours de conduite puisque contrairement à Paris, en Alger la voiture est essentielle, en particulier pour notre mission pour faire le marché...
La vie en Alger
A proprement parler, nous ne pouvons pas dire qu’au sein de la Maison Diocésaine nous faisons réellement partie de la société algérienne.
S’il n’est pas évident de rencontrer des Algériens, nous sommes étonnés par leur accueil, leur attachement, leur sensibilité.
Nous rencontrons davantage de Kabyles qui, de par leur histoire, sont plus habitués à fréquenter des étrangers.
Mais, les Algériens arabes sont aussi accueillants.
Durant notre visite de la Casbah, tous venaient vers nous pour nous saluer et nous souhaiter la bienvenue.
Et, de manière plus anecdotique, aujourd’hui (jour de congé) nous déjeunions en dehors de la maison. Un couple était attablé à côté de nous, au moment de payer leur addition, ils nous ont également offert le repas en nous souhaitant la bienvenue en Algérie ! Sans doute par politesse et discrétion, ils sont partis sans vouloir plus nous rencontrer.
Nous sommes enchantés de servir l’Eglise en Algérie
Si la vie quotidienne n’est pas de tout repos et n’a pas toujours l’aspect d’un long fleuve tranquille, nous sommes enchantés de servir l’Eglise en Algérie, de découvrir un pays particulièrement accueillant et chaleureux, aspect malheureusement trop méconnu en France, et de réaliser une mission "dans l’action". En effet, nous savons que toute les missions ne demandent pas un tel temps d’activité et nous remercions la DCC d’avoir réussi à trouver une mission qui nous convenait.
Nous espérons que cette présentation vous permettra de mieux comprendre notre mission et de vous sentir proche de nous.
En vous accompagnant dans nos prières, nous vous adressons nos sincères salutations.
Renée et Norbert
par discrétion les prénoms ont été modifiés