Faculté Notre-Dame, une formation à la théologie originale et interactive
Paris Notre-Dame du 8 décembre 2011
P. Frédéric Louzeau, directeur de la Faculté Notre-Dame.
P.N.-D. - Parfois mal connue, la Faculté Notre-Dame, dont vous êtes le président, a pourtant un rôle de formation très important. Pouvez-vous la présenter en quelques mots ?
P. Frédéric Louzeau– Au départ, il y avait le Studium Notre-Dame. Créé en 1985, au sein de l’École Cathédrale, il représentait l’Institut d’enseignement du nouveau séminaire de Paris. Cette structure a ensuite suffisamment grandi pour devenir une faculté de théologie, reconnue par le Saint-Siège en 1999 : la Faculté Notre-Dame. Sa mission principale est d’assurer la formation philosophique et théologique des séminaristes du diocèse et d’autres étudiants. Il n’est pas indifférent pour la vie de l’Église à venir que tous les états de vie soient accueillis à la Faculté et progressent ensemble dans l’intelligence de la Parole de Dieu. Il existe en outre une demande croissante de laïcs pour une formation très solide en théologie. La Faculté prépare à trois diplômes : le baccalauréat, la licence et le doctorat canoniques en théologie. Elle compte 120 étudiants – dont environ 60 séminaristes, 30 laïcs et 30 religieux, religieuses ou prêtres en formation – et une quarantaine d’auditeurs libres. Environ 60 professeurs y enseignent, parmi lesquels 38 prêtres, ce qui témoigne d’un investissement remarquable du presbyterium de Paris.
P. N.-D. - En quoi la Faculté Notre-Dame a-t-elle développé un mode d’enseignement original ?
P. Frédéric Louzeau – Dès le début et de manière déterminée, nous avons voulu centrer la formation théologique sur l’étude rigoureuse et priante de l’Écriture lue dans la Tradition de l’Église. Il s’agit d’apprendre à discerner la Parole de Dieu dans l’Écriture et les
langages humains, en nous mettant à l’école de la Tradition. Du point de vue méthodologique, nous insistons d’abord sur le travail en commun qui peut revêtir différentes formes. Outre des cours magistraux, les étudiants consacrent la moitié de leur temps à des séminaires d’étude. Enseignants et étudiants y travaillent ensemble de grands textes théologiques. Ainsi, les interrogations et les découvertes sont mises en commun et chacun est stimulé dans sa recherche. Cette méthode pousse à une conversion incessante et elle peut bousculer. Enfin, un tutorat personnalisé est mis en œuvre afin d’adapter la formation à chaque intelligence.
P. N.-D. - Depuis 2008, la Faculté est installée au cœur du Collège des Bernardins. À quelle logique ce rapprochement répond-il ?
P. Frédéric Louzeau – La théologie ne consiste pas seulement à scruter les Écritures à la lumière de la Tradition. Elle vise aussi à transmettre l’intelligence de la foi aux hommes et aux femmes de ce temps. Cela nécessite un dialogue serré avec la culture contemporaine, ce à quoi est voué le Collège des Bernardins. • Propos recueillis par Pierre-Louis Lensel