« La pastorale des funérailles est un lieu d’évangélisation privilégié »
Paris Notre-Dame du 27 octobre 2011
PN.-D. - Selon un sondage exclusif du
Pèlerin/TNS Sofres du 9 octobre, 55% des personnes interrogées
estiment que l’Église peut apporter un soutien en cas de
décès. Qu’est-ce que cela révèle selon vous ?
P. Jean-Michel Albert – Cela révèle que la pastorale
des funérailles est un lieu d’évangélisation privilégié, car on rencontre des personnes qui, d’ordinaire, sont souvent éloignées de l’Église
et qu’on ne sait pas toujours comment rejoindre. Il y a là un enjeu tout à fait fondamental.
P. N.-D. - Comment évangéliser les familles endeuillées sans les blesser ni les brusquer ?
P. Jean-Michel Albert – Les familles trouvent à l’église une présence et un soutien réels dans des moments très pénibles et alors qu’elles sont bousculées par la préparation matérielle des obsèques. On prend le temps de les écouter. On leur dit : « Parlez-nous de votre proche. » Cela les touche beaucoup de pouvoir enfin se confier
sur l’être cher qui les a quittées. Le visage d’une Église qui aide les affligés se révèle à elles. L’autre point important, c’est le témoignage de foi qu’on leur donne. Les gens qui les accueillent et le célébrant ne
doutent pas de la résurrection, et c’est pour cela qu’ils consacrent autant de temps à la préparation de la liturgie.
La messe elle-même peut se révéler un moment de grâce, car on peut, dans ces moments très intenses, annoncer le cœur de la foi chrétienne de manière immédiate et devant des personnes attentives. La célébration en paroisse est aussi un moment symbolique très fort. Pour le défunt, c’est l’achèvement de ce qui a été commencé au baptême. Pour les familles, c’est un symbole plus éloquent. La mort s’accompagne toujours d’un rite de passage. Voir la venue du cercueil dans l’église en offre un magnifique, et la forte demande des familles pour célébrer des obsèques chrétiennes montre bien qu’il y a quelque chose de cet ordre-là.
P.N.-D. - Comment assurer un meilleur accueil dans les paroisses ?
P. Jean-Michel Albert – Les prêtres ont énormément
besoin de laïcs qui soient disponibles et qui facilitent la coordination
des familles et des célébrants.
Mais ce service
est aussi une très belle
opportunité pour ceux
qui souhaitent évangéliser
et avoir une vraie
mission où ils peuvent
exprimer tout leur être
chrétien. C’est le lieu où
leur sacerdoce baptismal
peut être mis en
œuvre de manière rapide,
dans la mesure où
l’on accompagne des
gens pour un rite de passage.
Par rapport à d’autres services,
comme le catéchisme, nous ne sommes
pas dans l’enseignement mais dans l’accompagnement.
Le bénévole doit
conduire des gens vers la prière, dans l’immédiateté,
et se rendre disponible pour
ceux qui sont dans la peine. En revanche,
cet engagement, qui peut se prendre sur
une très courte durée, nécessite une formation
et un suivi par équipe, sinon il serait
trop lourd à exercer. • Propos recueillis par Charlotte Reynaud.
Formation au Collège des Bernardins (5e),
20 rue de Poissy : « L’accompagnement des
familles en deuil », par le P. Jean-Michel Albert.
Huit vendredis, de novembre à janvier,
de 10h30 à 12h.
8 Inscription sur place ou sur le site
www.collegedesbernardins.fr