À écouter : Dans l’Ancien Testament, le jugement de Dieu est-il sans miséricorde ?
« Justice et miséricorde ne sont pas des humeurs contradictoires d’un Dieu versatile mais deux faces de la même réalité du cœur de Dieu confrontée au péché de l’homme. » Une chronique de Mgr Denis Jachiet, vicaire général.
Il n’est pas rare d’entendre des chrétiens déclarer qu’ils n’aiment pas l’Ancien Testament car ils y trouvent un visage de Dieu sévère, qui juge et punit, s’emporte de colère et exerce la vengeance. En un mot ils ne voient pas apparaître la miséricorde de Dieu dans ces textes alors qu’ils la trouvent en général dans les Évangiles.
Il est vrai que la Bible parle du jugement de Dieu : l’acte par lequel Dieu fait apparaître le bien et le mal, ce qui est juste et bon et ce qui est injuste et malfaisant dans le comportement des hommes. Pourtant les mêmes textes de l’Ancien Testament parlent aussi de Dieu « lent à la colère et plein d’amour » ou « patient et miséricordieux ». Ainsi apparaît tantôt la justice de Dieu qui condamne et tantôt la miséricorde qui pardonne.
Justice et miséricorde ne sont pas des humeurs contradictoires d’un Dieu versatile mais deux faces de la même réalité du cœur de Dieu confrontée au péché de l’homme.
Prenons le livre du prophète Osée, au temps de la chute du Royaume du Nord. Le peuple s’est montré infidèle, il a rompu l’Alliance en s’éloignant de Dieu. Il mérite le rejet de Dieu et la peine prévue c’est-à-dire l’exil en Assyrie. La parole du prophète déclare ce jugement de condamnation au chapitre 11 :
« Assour deviendra son roi car ils ont refusé de revenir à moi » Os 11,5.
Après cette déclaration de justice, seulement deux versets plus loin, un tournant s’opère et se révèle une nouvelle profondeur du mystère de Dieu :
« Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai pas Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme »
Os 11, 8-9