À écouter : La miséricorde de Dieu peut-elle rejoindre le non-croyant ?
« Nous qui croyons qu’il nous offre le pardon de nos péchés et la vie éternelle. Pensons à ceux qui ne partagent pas notre foi. Pensons à tel collègue qui ne croit pas en Dieu. Pensons à tel parent qui a plongé dans l’amertume du scepticisme ou la dureté de l’athéisme. Au milieu de leurs doutes, de leurs pauvretés et de leurs fautes, peuvent-ils être rejoints par le Seigneur ? ». Une chronique de Mgr Denis Jachiet, vicaire général.
Nous qui croyons en Dieu tel qu’il s’est révélé à Moïse : « tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour. » Nous qui croyons en Jésus-Christ qui nous révèle la miséricorde du Père. Nous qui croyons qu’il nous offre le pardon de nos péchés et la vie éternelle. Pensons à ceux qui ne partagent pas notre foi. Pensons à tel collègue qui ne croit pas en Dieu. Pensons à tel parent qui a plongé dans l’amertume du scepticisme ou la dureté de l’athéisme. Au milieu de leurs doutes, de leurs pauvretés et de leurs fautes, peuvent-ils être rejoints par le Seigneur ?
Pensons d’abord que Dieu aime chacun d’eux et tout en respectant leur liberté, il ne les abandonne pas. Pensons que Jésus a livré sa vie pour porter les péchés de la multitude et apporter le salut à tous les hommes. « Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » dit Jésus. Demandons-nous comment ceux qui ne croient pas en lui peuvent-ils s’ouvrir à sa miséricorde ?
Le Concile Vatican II affirme : « nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous (même à ceux qui ne croient pas au Christ) d’une façon que Dieu connait la possibilité d’être associés au mystère pascal » (GS n°18.22). Si les moyens que Dieu emploie pour rejoindre les non-croyants nous échappent, nous savons donc qu’une voie d’accès leur est offerte. Pouvons-nous repérer un de ces chemins ?
Je pense au témoignage des croyants. Lorsque des hommes et des femmes ont été touchés et transformés par l’amour miséricordieux du Seigneur, ça se voit. Lorsque leurs paroles et leur comportement sont cohérents, cela devient un témoignage de foi. Le non-croyant voit qu’ils adhèrent au Christ ami des pauvres et des pécheurs. S’il ne va pas accéder automatiquement à la foi en présence de ce témoignage, il peut dire : « j’admire cette attitude, j’ai du respect pour ces personnes et leur engagement, j’envie ceux dont la foi a permis un tel don de soi. » Alors un premier jalon est posé.
En cette année de la miséricorde le pape envoie les croyants en mission aux périphéries de l’Église pour qu’ils rendent un témoignage "plus fort et plus efficace".
Prions pour que les non-croyants soient réceptifs à ces témoignages. Demandons comme le pape, « qu’à tous, croyants ou loin de la foi, puisse parvenir le baume de la miséricorde comme signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous. » (Misericordiae Vultus n°5).