Au nord de la ville, un sanctuaire prie pour Paris

Alors que 40 000 Français sont attendus cet été à Lisbonne (Portugal) pour les 37e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), les 4 140 Parisiens déjà inscrits se retrouvent avec Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, ce samedi 13 mai pour une veillée festive au sanctuaire N.-D. de Fatima (19e), jour où l’Église célèbre la Vierge Marie apparue aux bergers portugais. Au programme de cette soirée : louange, témoignages, présentation des apparitions de Fatima et de leurs messages, prière et apéritif. Si le sanctuaire parisien est sur¬tout connu pour être le lieu de culte de la communauté portugaise, la mission qui lui a été confiée et l’histoire de cet édifice religieux le sont moins. Cette église est en effet le fruit d’un vœu : en 1944, le cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris, promet de faire bâtir une église dédiée à la Vierge Marie si Paris est sauvée de la destruction. La capitale est préservée et l’édifice religieux, bâti entre 1951 et 1954 grâce aux dons des Parisiens, est consacré à Notre-Dame Médiatrice de toutes Grâces. Un quartier d’habitation devait entourer l’église mais il ne sera jamais construit. Celle-ci se retrouve donc isolée et ferme en 1974. En 1988, la construction de l’hôpital voisin Robert Debré menace l’église de destruction. Le cardinal Jean-Marie Lustiger, nouvel archevêque de Paris, décide alors, pour la protéger, de l’élever au rang de sanctuaire diocésain sous l’appellation « N.-D. de Fatima – Marie Médiatrice » et de confier ce dernier à la communauté portugaise de Paris avec pour mission de prier pour la ville de Paris.

Le message de miséricorde de Fatima

« Cette église est un monument témoin de l’histoire de Paris mais est tombée dans l’oubli de nombreux fidèles de la capitale », regrette le P. Nuno Aurelio, prêtre du diocèse de Lisbonne et recteur de N.-D. de Fatima – Marie Médiatrice depuis seize ans. « Le sanctuaire est une réalité importante pour les Portugais franciliens. Mais qu’en est-il pour les Parisiens ? », s’interroge-t-il. L’enjeu est en effet de réussir à faire vivre le sanctuaire en dehors du dimanche. Nombre des personnes présentes ce jour-là sont issues de la deuxième voire de la troisième génération et, bien que nées en France, elles n’ont souvent que la nationalité portugaise. Mais l’assemblée dominicale, forte d’un millier de fidèles il y a quelques années, ne rassemble plus aujourd’hui qu’entre 600 et 700 personnes. « Les Portugais se diluent dans la société française, explique le recteur. Ils ne ressentent plus le besoin de se retrouver au sein de leur communauté et fréquentent de plus en plus les églises paroissiales de leurs quartiers. »
Le dimanche matin, la crypte se remplit d’enfants qui suivent en amont de la messe des cours de catéchisme dispensés en portugais et en français. Alexandra et Carla, deux mères du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis, en profitent pour échanger quelques nouvelles. « Je viens ici depuis que mon fils a 6 ans… et il en a aujourd’hui 23 ! », confie Alexandra. « Il n’y a pas de mot pour décrire l’im¬portance qu’a la Vierge de Fatima dans nos vies, renchérit Carla. Nous sommes heureux et fiers que les prochaines JMJ se déroulent au Portugal et que les pèlerins du monde entier découvrent Fatima. » « Le message de Fatima fait aussi aux hommes la proposition de la réparation, conclut le P. Aurelio. Marie a montré aux voyants que si les conséquences du mal peuvent être épouvantables, la miséricorde divine nous est toujours accessible et œuvre en nous. Elle dépasse tout ! » Un message d’espérance que les « JMJistes » parisiens sont invités à décou¬vrir ce samedi 13 mai… et tout au long de l’année pour les fidèles du diocèse !

Mathilde Rambaud

Article extrait de Paris Notre-Dame du 11 mai 2023

Sommaire

Jubilé : Vladimir Ghika, « professeur d’espérance » • Pèlerinage : Des Parisiens à Lourdes avec les malades • Mission : Jésus, de porte en porte • N.-D. de Fatima : Le sanctuaire qui prie pour Paris

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