De Paris à Soissons
Paris Notre-Dame du 10 novembre 2016
Paris Notre-Dame - Ancien évêque auxiliaire de Paris, vous avez été nommé évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin. À votre arrivée dans votre nouveau diocèse, après une messe d’installation le 20 décembre 2015, qu’est-ce qui vous a marqué ?
Mgr Renauld de Dinechin – L’Aisne n’avait plus d’évêque depuis six mois ; j’ai reçu un très bon accueil. Combien de fois n’ai-je entendu : « Bienvenue chez nous Monseigneur, vous allez voir vous serez très heureux. » Ici, les gens aiment leur territoire. Pour un pasteur, c’est une chance d’arriver dans un diocèse où les gens sont fiers de leur département et de leur Église. Soissons est un diocèse marqué depuis longtemps par la sécularisation ; je suis touché de voir des chrétiens courageux, qui avancent à vents contraires.
P. N.-D. – Quels sont les spécificités de votre diocèse ?
Mgr R. D. – Que de contrastes ici ! Les paysages sont magnifiques, c’est un enchantement. L’architecture est exceptionnelle avec de charmantes églises romanes et gothiques, même si de nombreux villages ont terriblement pâti des deux guerres mondiales. Les séquelles demeurent dans le paysage et dans la culture. Par ailleurs, le département est touché par le déclin économique. Avec courage, les paroisses relèvent le défi de l’accompagnement des personnes en difficulté. Notre presbyterium compte un peu moins de cinquante prêtres actifs. Il bénéficie de l’apport de certains prêtres extérieurs. La Communauté Saint-Martin est, depuis quatre ans, en charge de deux paroisses, dont la cathédrale de Soissons. Dix prêtres africains apportent aussi leur ferveur et leur enthousiasme, dont cinq du même diocèse de Lokossa au Bénin. Leur évêque m’a expliqué : « On a tellement de reconnaissance pour les missionnaires qui nous ont apporté l’Évangile il y a cent vingt ans ! Maintenant, nous en avons les moyens, c’est à nous de venir vers ceux qui ont le plus de difficulté. »
P. N.-D. - Quelles orientations pastorales souhaitez- vous donner à votre diocèse ?
Mgr R. D. – Depuis huit mois, j’ai beaucoup circulé ; un premier tour de piste. C’est encore superficiel pour une compréhension profonde, en particulier du milieu rural que je découvre. Cependant, nous avons déjà avancé sur des chantiers où l’Évangile nous appelait. Un premier chantier porte sur la présence missionnaire de l’Église dans les villages, les bourgs et les quartiers. Notre analyse de la situation permet de penser que la presse papier a encore une pertinence. Nous lançons une nouvelle aventure missionnaire en créant le journal L’1visible-Aisne. L’inattendu – ou plutôt le très-attendu ! – est en train d’émerger sous nos yeux : dans chaque paroisse le défi est relevé, le premier numéro sortira pour l’Avent 2016. Une deuxième bonne surprise touche la grâce de l’Année sainte de la miséricorde. Le pape demande d’organiser, sur toute la planète, pendant le Carême, « 24 heures pour le Seigneur », quelque chose qui n’avait jamais été vécu dans le diocèse de Soissons. Un certain nombre de paroisses ont saisi la balle au bond. Ce qui est marquant c’est que des chrétiens ont investi du temps. Il s’en dégage une joie profonde, un parfum de fraternité et un fort sentiment d’appartenance à une famille. Vous me direz que c’est modeste ; mais c’est tellement l’Église. J’ajouterais que l’exhortation apostolique Amoris Lætitia stimule les équipes paroissiales de préparation au mariage. Le 8 octobre, nous avons amorcé un travail sur deux années pour réformer nos pratiques.
Plus d’infos : soissons.catholique.fr