Facultés Loyola Paris, un nouveau nom pour une même mission

Paris Notre-Dame du 22 février 2024

En 2024, le Centre Sèvres célèbre ses 50 ans. L’occasion pour ce lieu de formation jésuite de dévoiler sa nouvelle identité : Facultés Loyola Paris. À cette occasion, Paris Notre-Dame vous propose de découvrir les missions et la pédagogie de l’un des principaux lieux de formation théologique et philosophique de la capitale.

Un étudiant sur deux, en cursus universitaire, vient d’un pays étranger.
© Facultés Loyola Paris

Nouveau nom, nouveau logo, nouvelle baseline. Pour son 50e anniversaire, le Centre Sèvres, lieu historique de recherche et de formation jésuite au cœur du 6e arrondissement de la capitale, fait peau neuve. Bienvenue aux désormais Facultés Loyola Paris, avec leur logo rouge stylisant un pèlerin en marche et leur devise biblique : « Appelés à la liberté » (Ga 5, 13). « Depuis plusieurs années, nous voyions les limites de notre appellation originelle qui ne disait ni qui nous étions, ni ce que nous faisions, reconnaît le P. Étienne Grieu, recteur depuis bientôt sept ans. Ce jubilé était l’occasion de remettre à plat notre mission et notre identité. » Le choix de « Facultés Loyola Paris » n’est pas anodin puisque, au-delà de la référence au monde universitaire jésuite, l’ex-Centre Sèvres intègre de facto un réseau mondial de trente-quatre universités à porter le nom de Loyola, en hommage à saint Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. Une fierté autant qu’une exigence « enracinée dans la tradition spirituelle ignacienne qui nous alimente au quotidien », précise le recteur.

Ouvert au monde

Fondé en 1974, le Centre Sèvres aurait pu ne jamais voir le jour. Lorsque les travaux débutent rue de Sèvres, le bâtiment est destiné à devenir une maison des œuvres jésuites. En cours de construction, il est finalement décidé d’en modifier la destination initiale pour ouvrir un centre de formation et de recherche à vocation nationale et même internationale. « À l’époque, explique le P. Grieu, deux facultés jésuites coexistaient : de philosophie à Chantilly (Oise) et de théologie à Lyon (Rhône). L’intuition des responsables était de fusionner ces entités pour faire échanger dans un même lieu les grandes questions philosophiques – qui sont celles de l’humanité, parfois critiques vis-à-vis de la foi – et les non moins grandes questions théologiques – qui s’interrogent sur Dieu et la Tradition. » Depuis sa création, environ 4 000 étudiants, français et étrangers, sont passés par la rue de Sèvres, qu’ils soient jésuites, religieux et religieuses d’autres congrégation, prêtres ou laïcs. Une richesse qui continue encore aujourd’hui de faire partie intégrante de l’ADN des Facultés Loyola Paris puisqu’en 2024, la moitié des 300 étudiants ne vient pas de France mais, pour leur majorité, d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
Malgré les années, cette dimension interculturelle reste un enjeu. Au-delà de l’obstacle de la barrière de la langue, l’arrière-fond culturel des étudiants n’est ni négligeable ni négligé. « Il est important de respecter les bases de chacun tout en réussissant à les faire entrer en dialogue avec la culture française qui est la nôtre, poursuit le P. Grieu. Nous ne sommes pas un centre hors-sol qui prétendrait faire droit à toutes les cultures, ce serait d’ailleurs impossible. Nous sommes français et francophone. » Pour Pierre, jésuite, étudiant de 3e année, « cette altérité provoque nos certitudes et nous apprend à nous décentrer ». Ainsi, à l’occasion de la publication d’un texte du pape, il n’est pas rare qu’il résonne différemment chez un étudiant camerounais, indien ou français. « Nous n’avons pas tous la même manière de voir les choses et c’est ce qui est intéressant, confie le jeune religieux. Cela ne se fait pas toujours sans frictions mais la tradition de dialogue ignacienne cultivée en ces murs nous “oblige”, d’une certaine manière, à rester dans un dialogue bienveillant. »

Religieux, prêtres et laïcs

Au-delà des différentes nationalités, ce sont aussi différents états de vie qui se rencontrent au cours de séminaires, travaux accompagnés ou groupes de lectures. Le P. François Odinet, prêtre du diocèse du Havre (Seine-Maritime), est, depuis 2021, maître de conférences en théologie pratique. « Au cœur de la pédagogie ignacienne, se trouve la cura personalis, autrement dit le soin particulier accordé à chaque personne dans son ensemble, souligne-t-il. Aux Facultés Loyola Paris, une grande place est donnée au tutorat et les étudiants sont encouragés très tôt à s’approprier les enseignements. » En fin d’année, pas d’épreuves écrites au sens classique du terme, mais un grand oral sur un dossier personnel et une dizaine de thèses que l’étudiant défend devant un jury. Même manière de faire pour le cycle Croire et comprendre, parcours de formation interne ouvert à tous qui permet de se former hors cursus canonique diplômant : « Nous n’évaluons pas les connaissances de nos cinquante étudiants par des questionnaires mais par les questions qui émergent de leur propre réflexion », précise Valérie Le Chevalier, professeur associée aux Facultés et responsable du cycle.
Parmi les étudiants aux profils variés – jeunes, retraités, salariés en année sabbatique ou non, religieux étrangers sans diplôme –, Marie [1], psychologue et jeune mère de famille. Confrontée dans son travail à l’hôpital et en libéral au mystère du mal et de la violence, elle a rejoint Croire et comprendre en 2022. « J’ai été attirée par le fait de faire partie d’une promotion d’étudiants tout en étant dans une certaine forme de liberté dans le choix des cours. J’avais besoin de ce cadre pour que ma formation porte du fruit. » Actuellement en deuxième année, elle confie : « Ces cours sont venus relier et éclairer les différentes parties de ma vie, me permettant de trouver une unité entre travail, vie personnelle et spirituelle. » Les Facultés Loyola Paris continuent de proposer de nombreuses soirées de formation ouvertes à tous sur des questions d’actualité ou de théologie. Des rendez-vous qui rencontrent un fort succès avec environ 2 000 auditeurs libres… comme pour mieux illustrer la nouvelle devise des Facultés : « Appelés à la liberté. »

Mathilde Rambaud

[1Le prénom a été changé.

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