Foi et Lumière : la joie au-delà de la souffrance
Paris Notre-Dame du 12 février 2015
Les vingt communautés Foi et Lumière de Paris ont célébré, avec une joie communicative, leur Fête annuelle de la lumière, dimanche 8 février au collège Stanislas (6e).
« Viens, je vais te conduire à ta place. » À peine les convives servis au self, Hakim prend leur main et les mène dans le réfectoire bondé. Âgé d’une petite vingtaine d’années et atteint de trisomie 21, il s’acquitte de sa mission, consciencieusement. Dans les grandes tablées où sont assises 457 personnes, les générations se mêlent gaiement. Là où s’est installée la communauté N.-D. du Sourire, un jeune est assis à côté de François, trisomique, qui serre chaleureusement la main de toute personne qui les rejoint. Des enfants courent entre les tables en jouant avec des ballons. L’assemblée reprend régulièrement de tout cœur le chant entonné au micro : « Bienvenue, bienvenue chez nous ! » Gaël, en fauteuil roulant, est polyhandicapé. Né au mois de février, il fait partie de ceux dont on fête l’anniversaire à tue-tête. Un gâteau et sa bougie viennent à lui, accompagnés d’un accordéoniste et tous s’attroupent autour de lui : « Joyeux anniversaire ! » « J’ai vu son visage exploser de joie, pendant cinq minutes. C’est un immense mystère de voir comment la joie passe à travers la souffrance, sans l’abolir ! », commente Denis Thomas, vice-coordinateur de Foi et Lumière et coanimateur de la journée.
L’après-midi, huit communautés ont préparé des scènes mimées de la vie du bienheureux Pier Giorgio Frassati, dont Jean-Paul II disait qu’il était l’homme des huit Béatitudes. Entre chaque scénette, l’équipe d’animation lance un chant et invite à mimer les paroles avec lui. « Si tu as la foi comme une graine de moutarde ! » Jeunes, handicapés, personnes âgées, tous brandissent les bras au ciel. Même les prêtres qui, retenus le matin, ont rejoint les communautés qu’ils accompagnent pendant l’année dans le cadre de leur paroisse. À peine le P. Stéphane Palaz, curé de N.-D. de la Croix de Ménilmontant (20e), est-il entré dans la salle, qu’une petite dame en rouge, atteinte de trisomie, lui saute dans les bras. Elle fait partie de la grosse communauté du Petit Prince où les parcours sont chaque fois singuliers. Deux pères célibataires avec leurs enfants handicapés en font partie, ainsi qu’une famille qui a adopté un petit garçon roumain abandonné par ses parents parce qu’il était atteint d’autisme.
Marie-Hélène Mathieu a cofondé le mouvement avec Jean Vanier, il y a un peu plus de quarante ans. Elle est « un peu étonnée » de voir à quel point « la minuscule graine » semée il y a des années porte des fruits aujourd’hui. Étonnée, et surtout émerveillée : « Nous sommes faits d’amour et pour l’amour. Les personnes handicapées mentales, qui ne sont pas handicapées dans leur cœur, nous le rappellent sans cesse. » Pendant la messe qui clôture la journée, à N.-D. des Champs (6e), Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire, s’adresse à elles : « Merci de votre patience envers nous ! Vous pouvez être nos maîtres en spiritualité. » Geneviève Gizard, coordinatrice des communautés Foi et Lumière confie : « J’attendais de cette journée qu’elle nous redonne à tous la joie des retrouvailles et l’élan pour être missionnaires. » Une attente réalisée au-delà des espérances de l’équipe organisatrice, selon le témoignage de Denis Thomas : « Nous avons été dépassés par ce qui se passait. Cela ne nous appartenait plus. Et nous sommes tous repartis pleins d’une joie vivifiante. » • Par Pauline Quillon
EN SAVOIR PLUS
– Le mouvement Foi et Lumière est présent dans 80 pays. En France, plus de 310 communautés à taille humaine regroupent des personnes portant un handicap mental, leurs familles et leurs amis. Elles se retrouvent tous les mois dans le cadre de leur paroisse.
– Plus d’infos : http://www.foietlumiere.org