Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe du Rassemblement des 6e à Saint-Sulpice

Samedi 26 novembre 2022 - Saint-Sulpice (6e)

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 1er dimanche de l’Avent – Année A

- Is 2,1-5 ; Ps 121, 1-9 ; Rm 13,11-14a ; Mt 24,37-44
D’après transcription

Le moment que nous venons de vivre cet après-midi, un moment qui était inscrit dans votre agenda depuis un moment certainement, c’était un moment que vous attendiez : se retrouver avec d’autres. C’était un moment où vous pensiez qu’il y aurait probablement une belle rencontre à faire. C’est le premier des rassemblements de jeunes dans l’année et, pour nous, pour vous, pour les adultes qui vous accompagnent, c’est un grand moment de joie, un moment intense, important, parce que les adultes qui vous accompagnent se disent que, pour vous, ce sera une belle occasion. Une belle occasion, non pas seulement de rencontre entre nous et entre vous, mais une rencontre avec Dieu lui-même.

Dans l’évangile que nous venons d’entendre, nous entendons Jésus qui dit : autrefois, à l’époque du déluge, les gens vivaient comme nous vivons aujourd’hui, c’est-à-dire avec nos occupations, avec nos agendas, avec nos moments de détente, avec notre travail, avec notre vie de famille, et cela occupe beaucoup. De telle sorte qu’étant très occupés on peut tout à fait oublier de regarder les autres avec intérêt, oublier d’être bons avec les autres, oublier de vivre un projet, un projet important, un projet de vie, oublier de chercher ce qui vaut la peine d’être vécu dans la vie. On peut tout simplement dérouler des événements dans son existence sans faire attention à rien, sans faire attention à personne.

Alors le moment que nous vivons cet après-midi, mais aussi le moment que les chrétiens vivent au premier dimanche de l’Avent, quand ils savent que, dans quatre semaines c’est Noël, c’est cela qui nous arrive. C’est-à-dire que nous sommes rappelés à l’ordre. Nous sommes tout d’un coup rendus attentifs. Il y a comme un petit signal qui se déclenche en disant : dis donc, qu’est-ce que tu étais en train de lire ? Qu’est-ce que tu étais en train de faire d’important ? Qu’est-ce que tu étais en train de découvrir de beau dans ta vie ? Et le Seigneur se rend présent comme cela.

Vous avez entendu des témoignages à l’instant, ils vous ont dit, chacun à leur façon : j’étais en train de vivre et tout d’un coup il y a un claquement de doigt, quelque chose qui m’a interpellé dans l’existence. Tout d’un coup j’ai entendu cette phrase, tout d’un coup je suis revenu vers le Seigneur, je suis revenu vers d’autres chrétiens, je suis revenu dans une paroisse où j’ai été bien accueilli. Et cela a été quelque chose de nouveau pour moi. Et bien c’est cela qui se passe aujourd’hui. On est alerté. Alerté sur quelqu’un qui vient nous prendre par la main et nous dire : fais attention à ce que tu vis, parce que dans ce que tu vis je suis là, de façon tout à fait cachée. C’est pour cela qu’on risque d’oublier. De façon tout à fait discrète, je suis avec vous, dit le Seigneur, mais je ne m’impose pas. Je ne suis pas quelqu’un d’encombrant, mais je suis quelqu’un qui, par l’amour que je vous porte, essaye de donner à votre vie un sens, une force, une intensité, une beauté.

Mais pour cela il faut être attentifs à quelques signes. Alors les signes on vous les a donnés. Il y a la parole de Dieu que nous cherchons à entendre un peu de temps en temps, peut-être le plus régulièrement possible, peut-être tous les jours. Écoutez la parole de Dieu, ce qu’il a à nous dire c’est : fais attention, regarde ; c’est souviens-toi que tu as quelque chose en toi d’intérieur, de silencieux peut-être, qui te fait vivre, quelque chose de beau qui habite au fond de toi. Et c’est une façon par laquelle je me fais reconnaître à toi.

Il y a la vie en Église, en paroisse, en groupe chrétien, en groupe d’aumônerie, et là aussi, je me manifeste à toi parce que d’autres ont des choses à te dire. D’autres, tu peux apprendre à les aimer, même quand ils ne sont pas comme toi.

Et puis, il y a les sacrements. J’ai entendu parler tout à l’heure de la confirmation, et il y a ce que nous vivons en ce moment, l’eucharistie. Il y a eu le baptême au début de ma vie de chrétien, et peut-être le baptême, pour certains, dans l’avenir, mais déjà la parole de Dieu, la vie avec les autres en Église, les sacrements, et puis aussi, tout simplement, l’aide à apporter avec amour aux autres. Cela aussi c’est un signe de Dieu.

Dieu se donne à nous, d’une façon toujours discrète, mais à travers des signes comme cela, il nous aide à conduire notre vie avec Lui et vers Lui.

Alors ne perdons pas courage, ne perdons pas la ligne qui est devant nous. Pour l’instant la ligne c’est Noël, l’accueil de Jésus, mais tous les jours c’est l’accueil du Seigneur dans notre intérieur, dans notre vie de tous les jours.

Que le Seigneur soit là pour chacun d’entre nous. Qu’il se rappelle à nous par la parole de Dieu, par la vie avec les autres, par la prière et par l’amour des autres. C’est cela que nous allons chercher tous ensemble, les jeunes que vous êtes, et nous aussi, les adultes, nous sommes sur ce chemin avec vous.

Que le Seigneur vous donne sa lumière et sa joie.

+Laurent Ulrich, archevêque de Paris

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