« Il nous faut des exercices pour l’âme »

Paris Notre-Dame du 14 mai 2015

P. N.-D. – Vous organisez des retraites pour ceux qui se posent la question d’une vocation religieuse ou sacerdotale. À quel besoin répondent-elles ?

P. Nicolas Delafon, délégué aux vocations pour le diocèse de Paris.
© Geneviève de Saint-Pern

P. Nicolas Delafon – J’ai trouvé qu’il était important d’aider ceux que je reçois et qui se posent la question d’une vocation dans l’Église, à enraciner leur vie dans le Christ. Les jeunes aujourd’hui sont impliqués dans beaucoup d’engagements, ils font des pèlerinages, suivent des formations, mais ils ont peu l’habitude de faire des retraites. J’ai voulu leur offrir un moment de solitude où ils peuvent intérioriser leur foi et s’arrêter dans leur vie pour se donner les moyens d’une décision.

P. N.-D. – En quoi ces moments de retraite permettent-ils de « discerner » ?

P. N. D. – Ce verbe, « discerner », veut dire en grec « apprécier », « juger à travers ». Il implique de savoir porter un regard sur sa vie, apprécier ce que Dieu y fait et ce qu’il attend de chacun. Le premier frein à la décision est, en effet, la difficulté pour les jeunes de comprendre leur histoire non comme une succession de faits, mais comme une alliance avec Dieu. Les exercices de saint Ignace sont pensés pour cela. Dans nos vies, nous faisons des exercices corporels. De même, dit Ignace, il nous faut des exercices pour l’âme, afin qu’elle cherche et trouve la volonté de Dieu. Le discernement consiste à vérifier que c’est bien l’Esprit de Dieu qui conduit notre vie et non un esprit de peur, de faiblesse, de torpeur. Saint Ignace donne aussi des moyens pour choisir entre deux biens et pour mieux trouver quel est le bien pour chacun. Cela suppose d’être au clair sur son histoire, de se connaître.

P. N.-D. – En quoi consistent ces exercices ?

P. N. D. – Ce sont avant tout une école de prière, où le chrétien intériorise l’Évangile. Concrètement, chaque journée comprend quatre heures de prière silencieuse, où le retraitant est guidé par quatre méditations ignaciennes ou textes évangéliques. En dehors des temps de prière, le retraitant voit aussi son accompagnateur une à deux fois par jour. Une large place est laissée au silence et à la solitude. Le point de départ est souvent de prendre conscience que notre vie a besoin d’être délivrée du péché par le Christ. L’itinéraire permet à la liberté de faire un choix selon Dieu, en permettant aussi de redécouvrir qui on est vraiment et de mettre de l’ordre dans sa vie.

P. N.-D. – Quand ont lieu ces retraites ?

P. N. D. – J’en organise deux par an depuis sept ans. La première, pour approfondir sa prière, accueille 20 retraitants tous les ans à Noël, entre le 26 et le 31 décembre, au centre spirituel Notre- Dame de vie de Venasque (Vaucluse). La seconde, qui se donne particulièrement pour objet le discernement, reçoit dix jeunes, du 23 juillet au 9 août, cette année au carmel de Micy à Orléans, et propose huit jours d’exercices spirituels de saint Ignace. Les deux sont ouvertes aux jeunes gens, garçons et filles, de 18 à 35 ans. Les places sont limitées, et pour y participer, il suffit de me contacter, en m’envoyant un mail. • Propos recueillis par Pauline Quillon

Contact : nicolas.delafon@yahoo.fr

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