L’Arche à Paris : un jubilé pour fêter la fraternité
Paris Notre-Dame du 24 juillet 2014
Dans le cadre du jubilé de l’Arche, la communauté de Paris a accueilli, samedi 19 juillet, celle de La Ruisselée (Sarthe). Une journée placée sous le signe de la joie du vivre ensemble.
Dans les rues de Paris, c’est une petite troupe qui ne passe pas inaperçue ce samedi matin du mois de juillet. Il y a Paula qui pousse un fauteuil, Renauld et Olivia qui discutent de leurs futures vacances, Jean-Baptiste et Clément qui se tiennent la main. Ils sont une quinzaine à déambuler comme de bons amis entre la pyramide du Louvre, le pont des Arts et le jardin du Luxembourg.
Une vie partagée
Pourtant, la plupart ne se connaissaient pas il y a une heure. Mais quand ils se sont rencontrés, le courant est tout de suite passé. Ces jeunes volontaires en service civique, ces personnes en situation de handicap et ces professionnels ont en commun d’être à l’Arche, une communauté qui propose de faire l’expérience d’une vie partagée avec des personnes en situation de handicap. Une idée qui a germé il y a 50 ans dans le cœur de Jean Vanier et qui aujourd’hui rassemble 104 communautés dans 38 pays. Dans le cadre de ce jubilé, chacune des 31 communautés existantes en France était invitée à partir à la rencontre d’une autre.
Aujourd’hui, Paris accueille La Ruisselée, installée dans la Sarthe. Rendez-vous été donné à un petit groupe au foyer Moriya, dans le 15e. Une maison dans laquelle vivent six personnes avec un handicap et deux volontaires. « Une coloc’ un peu particulière », reconnaît Véronique Moysan, la responsable de l’hébergement de l’Arche à Paris. À 10h, les membres d’un des foyers de La Ruisselée sonnent à la porte. « Entrez, invite Marthe, la responsable du foyer. Installons-nous pour faire connaissance ». Les présentations se font par un jeu où les étiquettes indiquant les prénoms ont été mélangées. Une situation qui provoque des fous rires immédiats. Cette journée passée ensemble, les deux communautés la préparent depuis le printemps. Au même moment, les quatre autres foyers de La Ruisselée rencontrent d’autres groupes de l’Arche à Paris.
La possibilité d’une fraternité
Après les présentations, la matinée est dédiée à la balade. Attendre un bus, faire un détour pour retrouver son chemin ou se rafraîchir afin d’affronter la chaleur sont autant de prétextes pour apprécier d’être ensemble. Les Parisiens semblent surpris par le passage de la joviale cohorte. « Nous vivons tous la même chose, nous avons tout de suite des choses à nous dire », raconte Véronique Moysan.
Une fois un pique-nique avalé sur une pelouse ombragée du jardin du Luxembourg, direction l’Espace Serano, à Vincennes. Là, les deux communautés de 140 personnes sont réunies pour assister à la dernière représentation de Ils pensent, je suis, une pièce de théâtre qui met en scène des handicapés de l’Arche. Une œuvre étonnante qui fait la part belle aux improvisations des comédiens pour exprimer leurs sentiments et leurs relations aux autres. « Ils se posent autant de questions que nous : comme celle de la souffrance ou du deuil », assure Véronique Moysan.
Mais la journée est loin d’être terminée. Il reste aux deux communautés à embarquer sur un bateau-mouche et à offrir un petit concert quasi-improvisé sur les quais. Des instants de fraternité qui se prolongeront tard dans la soirée, autour d’un dîner sur une péniche, avec au menu, un authentique sentiment d’unité. • Éric de Legge
Pratique
Le 27 septembre, pour la journée de clôture des 50 ans de l’association, l’Arche organise une grande marche festive à partir de 13h30 entre l’Hôtel de Ville (4e) et la Place de la République (11e), suivie d’une fête et d’un balmusette jusqu’à 19h. Manifestations ouvertes à tous. • E. L.
Rens. : http://jubile.arche-france.org.
Tél. : 01 45 32 23 74.
