La louange ou l’expression heureuse de la foi
Paris Notre-Dame du 17 juillet 2014
Issus du Renouveau charismatique, les groupes de louange se multiplient à Paris. Nombreux sont les jeunes qui se réunissent chaque semaine dans les paroisses et témoignent de leur joie de croire en Dieu. Reportage.
Ce mardi soir, ils sont une centaine, étudiants et jeunes professionnels, réunis à St-Joseph des Carmes (6e) pour une prière de louange proposée par la communauté du Chemin Neuf. Comme chaque semaine, ils ont réaménagé une partie de la nef en écartant les chaises. Dans le transept, guitare, clavier et cuivres ont été disposés. Et dans le chœur, une imposante figuration contemporaine de Jésus. Debout, l’assemblée entonne aussitôt des chants entraînants ; certains lèvent les mains vers le ciel. D’autres dansent sur place. D’autres, encore, mettent leur poing sur leur cœur. « Cette prière de louange, c’est un temps pour retrouver le Seigneur, une pause dans ma semaine. Un temps pour prier sans être seule », témoigne Albertine, 18 ans, qui ne manque aucun rendez-vous depuis un an. « Au début, j’avais du mal à lever les mains en chantant, reconnaît le frère Thibaut Girard, 31ans, séminariste et animateur du groupe. Mais au bout d’un moment, j’ai réalisé que mon corps aidait mon esprit à prier. » Thibaut est d’ailleurs convaincu que la prière de louange constitue une réponse pertinente et actuelle à la soif de foi des jeunes générations. « Avec la louange, je vis ma prière, je sens la présence du Christ », abonde Albertine, le visage lumineux.
Faire goûter les jeunes à la prière
Cette soif, le groupe Jéricho, rattaché à St-Pierre du Gros-Caillou (7e), tente d’y répondre dans les collèges, lycées et aumôneries. Depuis deux ans, ce groupe propose de vivre des temps de prière fondés sur la louange, le témoignage et l’intercession. « Nous partons en mission chaque semaine auprès des adolescents, à la demande des établissements ou des aumôneries »,détaille Edward de Goursac, 29 ans, son responsable. À chacune de ses missions, Jéricho rassemble de 30 à 150 jeunes après les cours.« Nous voulons faire goûter les jeunes à la prière, raconte Edward. Et la louange est un excellent moyen de le faire, assure-t-il. Louer ensemble pose un acte de foi qui peut se transformer en dynamique pour chacun. »
Depuis longtemps, quelques groupes dédiés à la louange existent dans les paroisses. « La branche des Veilleurs, un groupe de 7 à 8 personnes de tous âges, se réunit chaque semaine à la paroisse depuis trente ans », indique ainsi Pierre Thomas, diacre à St-François de Sales (17e). Mais l’engouement croissant autour de cette démarche spirituelle convainc de plus en plus de paroisses d’accompagner les initiatives qui font une part belle à la louange. À l’instar de St-Médard( 5e), où le groupe Exultet propose aux étudiants et aux jeunes professionnels des soirées pour louer le Seigneur tout au long de l’année.
À St-Honoré d’Eylau (16e), les paroissiens sont invités à passer “Une heure avec Jésus”, tous les mercredis, dont une bonne partie à le louer. « C’est un peu bigarré comme assemblée », confie sans fard Émile, un passionné de rock de 33 ans, qui a participé à la création du groupe. Il s’agissait de proposer une offre spirituelle qui s’inscrive « dans la suite des grands mouvements musicaux comme Abba, avec la conviction que le réveil spirituel des catholiques parisiens s’était surtout fait par la louange ». « Ces chants, cette ambiance musicale mettent les jeunes dans leur élément, plaide également Thibaut Girard. Les jeunes d’aujourd’hui vont à des concerts. Avec la louange, ils vivent des expériences similaires, mais bien plus profondes. » • Éric de Legge