Le travail monastique à l’honneur
Paris Notre-Dame du 1er décembre 2016
C’est une boutique flambant neuve qui accueille les amateurs parisiens d’articles monastiques. Ils sont de plus en plus nombreux à apprécier ces produits artisanaux de qualité, issus du travail des moines et moniales. ● Par Priscilia de Selve
Les derniers cartons ont été ouverts et les produits alignés avec soin dans les rayons. Dans le magasin entièrement rénové du 68 bis, avenue Denfert-Rochereau (14e) – des locaux mis à disposition par les sœurs de la Visitation dont le couvent est situé à quelques mètres –, bénévoles et salariés mettent la dernière main avant l’inauguration officielle des lieux par Mgr Denis Jachiet. Ici, se trouvent ce qui se fait de mieux en matière d’artisanat monastique. Des centaines de produits issus des quelques 150 monastères qui collaborent avec l’association Aide au travail des cloîtres (ATC). L’ATC a été créée voilà soixante-cinq ans (voir encadré) pour venir en aide aux communautés cloîtrées. « Nous aidons les communautés qui ne peuvent vivre sans nous – elles sont une quarantaine à dépendre uniquement de notre réseau –, explique Luc Williamson, président de l’association, et nous apportons notre savoir-faire aux autres. »
Adapter les produits à la demande
Pour autant, pas question de « faire des affaires pour faire des affaires ». L’objectif est d’aider ces monastères à vivre décemment. Toutefois, l’ATC ne se contente pas de financer certains investissements ou de vendre les produits monastiques. Elle conseille aussi les communautés qui le souhaitent, afin d’adapter leurs produits à la demande. « Les bougies fabriquées par le monastère du Bec-Hellouin (Eure) n’avaient pas évolué depuis trente-cinq ans. Nous les avons entièrement repensées – couleurs, formes –, pour les mettre au goût du jour », explique Nelly de Varine, directrice du magasin parisien. À Montmartre, l’ATC a collaboré avec les bénédictines pour créer une nouvelle ligne de vêtements adaptée aux nouveau- nés. « Notre boutique est située en face de la maternité de Port-Royal, nous avons commandé aux sœurs des vêtements pour prématurés, en laine mérinos, d’une grande qualité », souligne-t-elle. Ces conseils et cette aide matérielle, les frères bénédictins olivetains du monastère de Maylis (Landes) en bénéficient aussi depuis près de vingt ans. « Nous avons pu acheter un tracteur, financé par l’ATC, ainsi qu’un ordinateur », détaille frère Colomban. Des équipements indispensables pour ces moines qui transforment et vendent près de 12 000 litres de cire par an. « Nous avons une boutique au monastère, mais l’ATC nous fournit son réseau national et son savoir-faire. Mais ce que nous apprécions plus encore, souligne-t-il, c’est que l’ATC a été, depuis sa création, un élément fédérateur pour nos communautés. » •
Un peu d’histoire
En novembre 1950, le pape Pie XII autorise les communautés religieuses cloîtrées à vendre les produits de leur travail, afin de pouvoir vivre décemment (Constitution apostolique Sponsa Christi). L’association Aide au travail des cloîtres (ATC) voit le jour un an après. Dans un premier temps, l’ATC finance l’achat de matériel et d’équipements pour les communautés, avant de fonder, en 1956, une société commerciale pour les aider à vendre leurs produits. Il existe aujourd’hui six boutiques d’Artisanat monastique, à Lyon, Toulouse, Nantes, Marseille, Rennes et Paris, et un site marchand. • P. S.
Infos et achats : artisanatmonastique.com