Les 75 ans de Taizé

P. N.-D. – Il y a 75 ans [1], Fr. Roger a fondé une communauté monastique œcuménique à Taizé (Saône-et-Loire). Elle inspire aujourd’hui de nombreux jeunes. Comment l’expliquez-vous ?

Sara Lickel – Dans le petit village de Taizé, cette communauté accueille les jeunes tels qu’ils sont, sans les juger, quelles que soient leur culture ou leur confession. Il y règne une ambiance chaleureuse, propice aux rencontres. Les participants vont facilement les uns vers les autres. La simplicité de la prière des frères touche particulièrement les jeunes. Les chants méditatifs sont un élément spécifique de leur spiritualité. Chacun est composé d’une phrase courte, souvent extraite de la Bible et répétée de nombreuses fois. Les mots sont simples et compréhensibles par tous, par exemple, « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15, 13). Cette manière de prier aide à concentrer son esprit et à intérioriser les messages essentiels de l’Évangile. C’était la beauté de l’idée de Fr. Roger de trouver une prière commune qui rassemble tous les chrétiens au-delà des différences.

P. N.-D. – Comment s’est lancé à St-Germain des Prés (6e) le groupe de prière en lien avec Taizé ?

S. L. – Le groupe est né après les rencontres européennes de Taizé à Milan, en décembre 2005. Après cette expérience forte, de nombreux jeunes avaient envie de continuer à prier avec ce même état d’esprit d’ouverture. Le P. Benoist de Sinety, aujourd’hui curé de St-Germain des Prés, a soutenu ce projet qui s’est concrétisé en janvier 2007. Aujourd’hui, 100 à 150 participants se retrouvent, le dernier mercredi de chaque mois [2], pour prier dans l’église. Si la soirée est animée par des jeunes, elle est ouverte à des fidèles de tous âges.

P. N.-D. – Comment se déroulent ces soirées de prière ?

S. L. – Nous sommes assis par terre et chantons les chants méditatifs de Taizé, qui sont entrecoupés par des lectures de passages bibliques. Avec le temps de silence au milieu, nous retrouvons les trois mêmes grands moments de la prière telle qu’elle a lieu dans la communauté. À la fin du temps de prière, une personne vient témoigner de son engagement dans une activité paroissiale, une association chrétienne ou un mouvement d’Église. Le but de notre groupe n’est pas d’exporter Taizé mais de renforcer les équipes paroissiales. Nous nous retrouvons et prions ainsi pour ressourcer notre foi, mais nous ne faisons pas partie d’un mouvement et nous nous engageons bien là où nous vivons, à Paris. Par exemple, lorsque le pape Benoît XVI était venu dans la capitale, nous avions organisé une veillée de prière à la demande de St-Germain des Prés. À Paris, il existe au moins quatre groupes qui, comme le nôtre, prient à la manière de Taizé : à St-Étienne du Mont (5e), à l’École normale supérieure (5e), à St-Albert le Grand (13e) et à St-Pierre de Montmartre (18e). • Propos recueillis par Céline Marcon

Article extrait de Paris Notre-Dame du 23 juillet 2015

Sommaire

Série d’été (3/4) : Jean Bazaine : faire prier la couleur • Parole d’Église : les 75 ans de Taizé avec Sara Lickel, responsable d’un groupe de prière • Série Écologie (6) : Sensibiliser les enfants à l’écologie • Portraits : Nouveaux curés : PP. Aubanelle, Capelle, Angot, Guelfucci, Zeuschner • Radio Notre Dame : les programmes de l’été

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