Les Chemins de fraternité, temps fort pour créer du lien
Paris Notre-Dame du 7 mai 2015
Le pèlerinage « Chemins de fraternité », organisé par le Vicariat pour la solidarité, cette année du 5 au 8 juin, réunit personnes en situation fragile et bénévoles. Camille, coresponsable d’Hiver solidaire à St-Jean-Baptiste de La Salle (15e), y a participé l’an dernier aux côtés de deux personnes sans-abri.
Paris Notre-Dame : Qu’est-ce qui vous a particulièrement touché dans cette expérience ?
Camille – J’ai été touché par le fait de pouvoir effectuer un pèlerinage avec des personnes de la rue et que cela ait lieu dans le cadre de la vie du diocèse. Au quotidien, des conditions de vie différentes peuvent représenter un obstacle au partage et à la communion en Église. Grâce aux Chemins de fraternité, la barrière qui pouvait exister avec des personnes ne se trouvant pas dans des situations identiques aux nôtres a été abolie. Ce pèlerinage a été pour moi un moment idéal pour partager de manière naturelle une expérience commune, malgré les disparités. Il a été l’occasion, à la fois pour les personnes accueillies et pour les accompagnants, de dépasser les différences. Cela a aidé chacun d’entre nous à tisser des liens, au-delà des apparences et des conditions sociales. Partager un moment de joie avec ces personnes de la rue, malgré les difficultés auxquelles elles doivent faire face, est un formidable signe d’espérance.
P. N.-D. : Comment ces trois jours ont-ils permis de construire une relation dans la durée avec les personnes accueillies ?
Camille – Dans le cadre d’Hiver solidaire, nous accueillons des hommes et des femmes sans-abri au cours de l’année. Mais ce pèlerinage a permis de nouer avec eux des liens différents de ceux que nous connaissions. Ces temps de partage nous ont permis de nous découvrir plus facilement et d’approfondir la relation d’amitié qui nous unissait. Avant ces Chemins de fraternité, je n’aurais jamais imaginé développer des liens aussi simples avec ces personnes de la rue. C’est une des plus belles choses dont on peut bénéficier en effectuant ce pèlerinage : vivre un moment fraternel avec d’autres êtres humains que l’on n’a pas l’habitude de côtoyer et vers lesquels on n’irait pas forcément naturellement. C’est extraordinaire, cela m’a beaucoup marqué.
P. N.-D. : Que vous ont apporté ces moments passés ensemble ?
Camille – Ces moments passés ensemble ont permis à ces personnes en situation d’exclusion de se développer. Lorsque l’on vit dans la solitude, il est extrêmement difficile de nouer des relations. Mais au cours de ces trois jours, je les ai vues prendre confiance en elles et aller vers les autres. Ce pèlerinage a aussi permis d’apporter une dimension concrète à notre communauté fraternelle. En accueillant les personnes les plus fragiles, nous leur venons bien évidemment en aide, mais ce geste retentit en fait sur l’ensemble de la communauté chrétienne. Cet environnement amical n’a pas été uniquement bénéfique pour ces personnes accueillies, il nous a tous amenés à grandir. Ces Chemins de fraternité sont le témoignage vivant que nous formons une communauté chrétienne unie. • Propos recueillis par Hélène Maronet
Trois jours pour cheminer ensemble
Du 5 au 8 juin, les 120 participants des Chemins de fraternité traverseront la baie du Mont-Saint- Michel avant de se rendre à l’abbaye de la Lucerne, puis au sanctuaire de Pontmain. La contribution est de 165 € pour les accompagnants et 50 € pour les personnes accueillies.
Plus d’infos : vivrelacharite.org
Pour s’inscrire, prenez contact avec le responsable du projet dans votre paroisse ou auprès du Vicariat pour la solidarité :
vicariat.solidarite@diocese-paris.net
Tél : 01 78 91 92 40.