Marie-Judith de Laboulaye : « Nous avons à déployer notre parole »
Paris Notre-Dame du 18 novembre 2021
Le 9 novembre, quinze personnes laïques ou consacrées étaient envoyées en mission par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, en tant que Baptisés en mission diocésaine. Dans la journée, les responsables de services et lieux diocésains – prêtres, diacres, laïcs et consacrés – s’étaient retrouvés pour un temps de travail et de partage sur la lettre pastorale de Mgr Michel Aupetit. Entretien avec Marie-Judith de Laboulaye, déléguée de l’archevêque pour les Baptisés en mission diocésaine.
Paris Notre-Dame – Pouvez-vous nous en dire plus sur l’envoi en mission du mardi 9 novembre ?
Marie-Judith de Laboulaye – Être Baptisé en mission diocésaine, c’est recevoir une part de la mission de l’évêque, en tant que laïcs ou consacrés, et la porter dans différents lieux : des services pastoraux diocésains (comme la santé, la solidarité, etc.), des aumôneries (des étudiants ou des hôpitaux), des lieux seuils comme des maisons d’Église, ou comme délégués de l’archevêque ou d’un vicaire général. Dans la plupart des cas, prêtres et Baptisés en mission diocésaine sont nommés par l’archevêque qui compte sur eux pour porter la mission ensemble. Cela répond vraiment à notre conscience d’aujourd’hui : la mission de l’Église doit être portée par l’ensemble du peuple de Dieu, prêtres, laïcs et consacrés.
P. N.-D. – Vous parlez de synodalité ?
M.-J. L. – Je parle de synodalité et de subsidiarité. La force de la synodalité, c’est de cheminer tous ensemble, sous le regard de l’Esprit Saint. La force de la subsidiarité, c’est de permettre aux laïcs et aux consacrés de déployer pleinement leur mission de baptisés. Par notre baptême et notre confirmation, nous sommes tous envoyés en mission, dans notre famille ou dans notre travail. Nous avons à déployer notre parole de baptisés. La subsidiarité, ce n’est pas un vain mot. C’est cette idée que je pourrais faire quelque chose, mais quelqu’un d’autre de mon équipe peut le faire, le fera très bien et, en le faisant, va grandir dans sa responsabilité. Ce n’est pas le cas de tout le monde, mais certains baptisés sont en mesure d’assumer une parole de foi devant un plus grand nombre. C’est ce que j’attends d’un responsable d’un service diocésain ou d’une aumônerie. La responsable d’une aumônerie d’étudiants, par ailleurs mère de famille, peut oser une parole que personne d’autre ne peut dire. Le monde a besoin d’entendre la parole du prêtre, mais aussi celle – précieuse – du laïc et du consacré. La subsidiarité, c’est aussi donner les moyens d’assumer des responsabilités, en permettant aux personnes d’être accompagnées et formées.
P. N.-D. – Tous les responsables de services et de lieux diocésains se sont rassemblés plus tôt dans l’après-midi autour de Mgr Michel Gueguen, vicaire général et modérateur de la curie diocésaine. Quel était l’objectif ?
M.-J. L. – L’objectif était de prendre du temps pour se rencontrer, prier ensemble et discuter avec d’autres, même si nous ne sommes pas forcément d’accord. Le temps de la rencontre gratuite est toujours très enrichissant. C’était aussi un temps de travail avec Mgr Gueguen, pour creuser le thème des fraternités missionnaires et répondre à cet appel : ce que je vis répond-il à cet enjeu ? Pour discerner, ils avaient à disposition une grille de seize cases, huit pour la fraternité, huit pour la mission, avec des propositions comme : « qualité de la relation dans l’équipe », « temps laissé pour des échanges gratuits », « audace pour le service », « soif d’aller rejoindre le plus éloigné », etc. Autant de points qui permettent un discernement et un échange en vérité sur le cœur de leur engagement et la manière de le vivre.
Propos recueillis par Charlotte Reynaud
– Voir le compte-rendu de la messe d’envoi des baptisés en mission diocésaine, le 9 novembre 2021
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