Marie Madeleine, apôtre des apôtres

Paris Notre-Dame du 21 juillet 2016

Paris Notre-Dame – Un décret de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a récemment élevé la célébration liturgique de la sainte Marie Madeleine, le 22 juillet, jusque-là mémoire obligatoire, au rang de fête. Que savons-nous de ce personnage biblique ?

Le P. Bruno Horaist, curé de Ste-Madeleine (8e).
© Céline Marcon

P. Bruno Horaist – Les quatre évangélistes mentionnent à plusieurs reprises celle qui tire son prénom de la ville dont elle est originaire, Magdala, une ancienne ville de Galilée. Il semble qu’elle commença à suivre le Christ après qu’il l’eût guérie : « Sept démons étaient sortis d’elle » (Lc 8, 2). Elle fut présente au pied de la croix (Jn 19, 25) et au tombeau lors de l’ensevelissement (Mc 16, 1). Et surtout, au matin de Pâques, en allant au tombeau, elle fut la première à recevoir la révélation du Christ ressuscité qui lui dit : « Ne me touche pas » (Jn 20, 17). Ce personnage a suscité de nombreuses légendes. Certains récits racontent qu’elle quitta la Palestine afin de mener une mission d’évangélisation dans le sud de la France. D’ailleurs, l’église Ste-Madeleine (8e) propose à la vénération des fidèles, depuis 1845, une relique de la sainte provenant de Saint-Maximin (Var). Pendant longtemps, les artistes l’ont représentée sous les traits de Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare, ou de la pécheresse qui versa du parfum sur Jésus lors d’un repas chez Simon. Les Églises chrétiennes la distinguent aujourd’hui de ces deux personnages.

P. N.-D. – Selon le décret, elle « peut être reconnue par les fidèles de ce temps comme un modèle de service des femmes dans l’Église ». Pourquoi ?

P. B. H. – Elle était témoin et aussi apôtre. En conséquence, sa parole avait du poids, elle était écoutée. Comme elle a reçu la mission de porter la Bonne Nouvelle aux apôtres, saint Thomas d’Aquin la surnomme « l’apôtre des apôtres ». Elle fut aussi témoin de la miséricorde divine : elle a découvert la beauté du pardon du Seigneur lorsqu’elle a pris conscience de son amour pour elle. Les femmes d’aujourd’hui peuvent s’inspirer de sa fi délité et de son audace. Car, il ne faut pas l’oublier, elle fut la première arrivée au tombeau. C’était donc une femme indépendante et d’initiative. Elle s’est laissée guidée par sa foi.

P. N.-D. – Comment expliquez-vous que le premier témoin de la résurrection du Christ fut une femme ?

P. B. H. – Dans l’Écriture sainte, la femme est celle qui porte. La Vierge Marie, par exemple, a porté le Christ en son sein. Marie Madeleine a, elle, porté le message de la Résurrection au monde. • Propos recueillis par Céline Marcon

Retrouvez le décret sur vatican.va. Concrètement, pour le 22 juillet, seule une préface propre est ajoutée au missel romain. Les textes du missel et de la liturgie des heures de ce jour restent inchangés. Dans le calendrier romain général, les fêtes de saints sont réparties en quatre rangs. Du moins élévé au plus élevé, ils sont les mémoires facultatives, les mémoires obligatoires, les fêtes et les solennités.

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