« N’oublions pas les périphéries du monde »

Paris Notre-Dame du 15 octobre 2020

Depuis 1926, le Dimanche de la mission et la Semaine missionnaire mondiale sont célébrés chaque année dans l’Église en octobre – cette année, du 11 au 18 octobre –, portés par les Œuvres pontificales missionnaires. Quel sens leur donner aujourd’hui ? La réponse de leur directeur en France, Mgr Georges Colomb.

Mgr Georges Colomb, directeur des Œuvres pontificales missionnaires en France et évêque de La Rochelle (Charente-Maritime)
© Gildas Viseux

Paris Notre-Dame – Ce Dimanche de la mission a été créé par Pie XI dans le contexte socioreligieux de 1926. Doit-on lui donner le même sens aujourd’hui ?

Mgr Georges Colomb – Bien sûr, cette journée et cette semaine missionnaires ont le même sens qu’hier, aujourd’hui et demain : annoncer le Christ et l’Évangile au monde. Il est sûr que l’histoire temporelle de la mission de l’Église a évolué depuis 1926 : nous sommes passés d’un envoi européocentré des missionnaires, à un mouvement inversé. Actuellement, tous diocèses confondus en France, 30% des prêtres viennent d’Églises sœurs, de l’Afrique à l’Asie. Mais la mission est inchangée : annoncer, et donner les moyens de cette annonce aux Églises les plus pauvres. C’est ce qui fait la beauté des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), inspirées par la vénérable Pauline Jaricot. Les OPM garantissent une solidarité entre toutes les Églises du monde, à laquelle participent aussi les plus pauvres. La France est un contributeur très important de cette collecte. Dans certains pays, sans l’Église, il n’existerait pas ou peu de structures éducatives ou sanitaires. Il ne s’agit donc pas de soutenir seulement la pastorale, mais la vie de pays démunis, où les chrétiens ne sont pas toujours en majorité mais où ils soulagent les populations sans distinction.

Lors de cette Semaine missionnaire mondiale, nous pouvons éveiller les consciences sur le caractère universel de la mission de l’Église. Nous avons tous « le nez sur le guidon ». En France, nous savons bien que la première annonce est devenue un enjeu vital dans notre pays sécularisé. Mais n’oublions pas les périphéries du monde. La quête impérée du dimanche 18 octobre est fondamentale. Ce n’est pas une quête pour une institution, mais pour que les sommes soient réparties par Rome au profit des Églises les plus défavorisées, en particulier dans ce contexte de pandémie mondiale.

P. N.-D. – Que dire de la mission de l’Église au cœur de la crise de la Covid-19 ?

G. C. – Les pandémies traversées par l’humanité sont des moments où les chrétiens se recentrent sur la prière et le rassemblement… N’oublions pas la force de la prière ni la vocation profonde de l’homme, être de relation et de don. Il est essentiel de respecter les règles sanitaires pour protéger les personnes. Pourtant nous ne sommes pas baptisés pour avoir peur mais pour aimer et être envoyés en mission, chacun selon son appel et ses charismes. Notre désir d’annoncer Jésus-Christ doit rester premier, bien avant la collecte !

P. N.-D. – La béatification de Pauline Jaricot sera bientôt célébrée. Qu’a-t-elle à nous dire ?

G. C. – C’est une femme remarquable issue de son temps (1799-1862), qui reste d’actualité. Pauline Jaricot, originaire d’une famille lyonnaise aisée, interpellée lors d’une homélie, a choisi de sortir de son cocon pour observer les réalités qui l’entouraient. Puis elle a agi pour des femmes prostituées et des ouvriers qui se tuaient à la tâche. Elle eut cette intuition et cet esprit pratique, à l’origine des OPM, de soutenir l’annonce de l’Évangile dans le monde par la création d’une aide _ nancière. Pauline Jaricot, c’est l’exemple de la mission devant sa porte et à des milliers de kilomètres, laissant l’Esprit Saint agir en elle.

Propos recueillis par Laurence Faure @LauFaur

Informations
https://www.opm-france.org/


Et aussi
La Journée mondiale et quête pour les missions.

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