Nourrir et accueillir
Paris Notre-Dame du 28 juin 2018
Août Secours Alimentaire démarre le 16 juillet dans cinq paroisses du diocèse. L’occasion de revenir, avec Étienne Maitre, diacre à N.-D.-des-Champs (6e) et délégué diocésain pour Août Secours Alimentaire, sur l’essence de cette œuvre qui nécessite la mobilisation de toutes les bonnes volontés.
Paris Notre-Dame – Août Secours Alimentaire a été créé en 1994 par Pierre Lanne, diacre parisien. Soutenue par la Fondation Notre Dame, l’opération est, depuis, reconduite chaque année pour soutenir les plus démunis durant la période estivale. Quel constat faites-vous, à un mois du lancement ?
Étienne Maitre – Le nombre de repas servis est en constante augmentation depuis la création d’Août Secours Alimentaire. Une réflexion que nous nous sommes faite avec les équipes engagées et Anne-Marie Bredin, coordinatrice d’Août Secours Alimentaire. Ce phénomène est dû notamment à la demande croissante de personnes démunies et isolées au mois d’août, période de l’année où ferment un certain nombre d’associations d’entraide sociale et alimentaire. D’autre part, notre visibilité ayant augmenté à l’échelle du diocèse de Paris et des diocèses voisins, elle a contribué logiquement à augmenter la demande. Aujourd’hui, l’opération s’est éten-due à Pantin, Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Créteil, Villejuif (Val-de-Marne) et Colombes (Hauts-de-Seine). Plus de 13 000 personnes en situation précaire en bénéficient chaque année. Parmi elles, des retraités, des personnes sans-abri, des personnes isolées dans le besoin, parfois même des étudiants et de plus en plus de familles. Elles nous sont toutes envoyées par plus de cent associations qui leur délivrent une carte leur permettant de retirer leurs colis-repas journaliers.
P. N.-D. – Sur le fond, depuis plus de vingt ans, remarquez-vous une constante ?
É. M. – La philosophie de départ : au-delà de la distribution, nous souhaitons accueillir les personnes. Comme en attestent les bénévoles – 400 chaque année en moyenne –, Août Secours Alimentaire n’est pas seulement une nécessité pour les personnes pauvres de nos quartiers : c’est aussi une nécessité pour le diocèse de Paris. Cette opération représente l’Église de Paris recevant les plus démunis : ce don dans l’amour et dans le partage, c’est ce qui anime et fait vivre l’Église et ses fidèles. Si elle n’avait pas ce moteur, l’Église serait bancale. De nombreux échos me parviennent de paroisses témoignant de la vitalité apportée à leurs communautés grâce aux échanges vécus. Par exemple, à N.-D. de Clignancourt (18e) comme dans les autres paroisses impliquées, c’est à la suite de l’organisation d’Août Secours Alimentaire que la paroisse s’est lancée dans l’opération Hiver solidaire… puis dans « l’éco » – réflexion proposée par le label Église verte. Un véritable esprit de communauté se crée là où l’opération a lieu.
P. N.-D. – Concrètement, cet été, quels seront vos besoins ?
É. M. – L’organisation récolte toujours des dons financiers et en nature, pour participer aux 400 000 euros de budget nécessaire. Nous recevons de plus en plus de familles et les produits alimentaires pour bébés sont de plus en plus demandés. Nous sommes aussi dans l’attente de toutes les bonnes volontés à Paris durant l’été : du simple coup de pouce aux personnes motivées pour devenir chefs de centre, au sein d’une équipe de bénévoles dont nous avons besoin !
Propos recueillis par Laurence Faure
avec le soutien de la Fondation Notre Dame.
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