P. Manuel Teixeira, docile à l’Esprit Saint
Paris Notre-Dame du 28 juin 2018
Après avoir passé cinq ans à St-Léon (15e), le P. Manuel Teixeira est nommé curé de N.-D. du Perpétuel-Secours (11e). Un territoire qu’il connaît un peu pour avoir été vicaire, au début de son ministère, en haut de « La Banane », à N.-D. de la Croix (20e).
Il n’en a ni l’âge, ni la coupe de cheveux, ni les vêtements. Mais le P. Manuel Teixeira a les principaux attributs du millénial : un bon smartphone, 1112 abonnés sur Twitter, une page Facebook et même un compte Instagram. « C’était mon effort de Carême d’ouvrir ce compte, sourit le vicaire à St-Léon (15e) récemment nommé curé-recteur de N.-D. du Perpétuel-Secours (11e). J’essaie de trouver les moyens qui me permettent de rejoindre les personnes qui me sont confiées », explique-t-il. Et depuis que l’ancien communicant a été ordonné prêtre, en 2005, pour le diocèse de Paris, il a beaucoup officié pour les jeunes.
À N. -D. de la Croix d’abord (20e). Là, pendant six ans, chargé de l’aumônerie, le P. Teixeira ouvre régulièrement les portes des salles de la paroisse conduite par une équipe de la Fraternité missionnaire des prêtres pour la ville (FMPV), pour que les jeunes puissent jouer au baby-foot, dansent, « se retrouvent ». « Je me suis rendu compte que ce dont ils avaient principalement besoin, c’était d’avoir un lieu pour être ensemble », confie le prêtre en montrant sur son portable un clip de Moha La Squale dépeignant la réalité de ce quartier longeant la rue des Amandiers . « Bienvenue à “La Banane”, ici ça tire, ça te pète ton crâne. Ici, ça vend de la came, ici, tout petit, j’étais armé », raconte le rappeur de 23 ans, passé par la prison. Concentré, le P. Teixeira reconnaît, dans le clip, un jeune qu’il a accueilli dans son aumônerie là, où, « chaque année, sept à huit adolescents demandaient le baptême ».
Chaque été, « plus de trente nuits sous la tente »
À Boulogne (Hauts-de-Seine), où il est nommé en 2012 pour monter une équipe FMPV, la réalité sociale et spirituelle est tout autre. Tout comme à St-Léon (15e) où il atterrit un an plus tard. Là, le P. Teixeira endosse le rôle de « conseiller religieux » pour près de 350 guides et scouts d’Europe. Agile, le prêtre parvient à passer « de ceux pour qui tout va mal à ceux pour qui tout va bien ». Il décide de dormir, chaque été, « plus de trente nuits sous la tente », accepte de prendre l’apéro, quand on le lui propose, après une soirée de l’équipe EVEN qu’il a montée… « Il fallait savoir gagner la confiance de ces jeunes pour devenir légitime et qu’ils comprennent que c’est pour eux qu’on fait tout ce que l’on fait », explique-t-il. Pour comprendre également le fonctionnement de ces paroissiens, leurs désirs, leurs attentes.
Aujourd’hui, pour ces mêmes raisons, le P. Teixeira n’a pas encore de volonté pastorale précise pour N.-D. du Perpétuel-Secours, même s’il a tout de même une petite idée de la population de son territoire situé en bas de « La Banane ». Il a conscience de l’importance des obsèques qui y sont célébrées – la paroisse en enregistre près de trente par semaine –, de la dimension de pèlerinage qui y est présente. Et est heureux de retrouver une communauté à taille humaine. Le reste ? À Dieu vat ! Le P. Teixera est docile à l’Esprit Saint.
Isabelle Demangeat
Notre-Dame du Perpétuel-Secours (11e)
Nombre d’habitants : 20 288.
Un peu d’histoire : En 1866, le pape Pie IX confie aux Rédemptoristes, à Rome (Italie), une icône de Marie et l’Enfant Jésus : Notre-Dame du Perpétuel Secours. Une copie est rapportée à Paris, en 1874, par la congrégation qui s’installe dans une chapelle en face du cimetière du Père-Lachaise avant d’en faire une église. En 1966, N.-D. du Perpétuel- Secours est élevée au rang de basilique mineure par le pape Paul VI.55 boulevard de Ménilmontant, 11e.