Passeport pour le Paradis

Rencontre avec le Père Paul Préaux, ancien recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, centre mondial de la prière pour les défunts.

Qu’est-ce que le Paradis ? Adam et Eve vivant d’amour et d’eau fraîche, comme avant le péché originel ?

Père Paul Préaux – Pour un chrétien, le Paradis, c’est une Personne : Jésus lui-même ! « Ta Face est ma seule Patrie, le lys de la vallée dont le parfum mystérieux console mon âme exilée » (sainte Thérèse). La vue, le toucher, l’intelligence, toutes les dimensions de notre personne participeront aux joies éternelles. « Nous voyons à présent dans un miroir, en énigme, mais alors, ce sera face à face ! » dit St Paul (1 Cor, 13,12)

Votre vision d’Adam et Eve est alors un peu simpliste. Dans la Bible, le Paradis désigne le séjour délicieux, l’Eden créé par Dieu pour les hommes avant que ceux-ci choisissent de vivre sans Lui. Il s’agit donc d’une harmonie intérieure de la personne humaine avec toute la Création. C’est un état d’intimité avec Dieu et avec les autres, la réalisation plénière des aspirations les plus profondes de l’homme, un état de bonheur total et définitif.

Serons-nous donc heureux auprès de Dieu ? Pourquoi priez-vous pour que nous allions tous au Ciel ?

Père Paul Préaux – Nous désirons tous être aimés et aimer pleinement. Pour moi, c’est une trace du Créateur – Dieu Amour - en nous. Le but de notre vie sur terre, c’est d’apprendre à aimer. Plus et mieux j’aime Dieu, les autres, plus je me rapproche de Celui qui est la Source, et plus je deviens moi-même. Le trait d’union entre ici-bas et le Ciel, le passeport pour la Vie éternelle, c’est l’amour ! Au Ciel, seul l’amour demeurera.

Et s’il n’y avait rien après la mort ? Certains saints ont-ils vraiment vu le Ciel ?

Père Paul Préaux – S’il n’y avait rien après la mort, il n’y aurait rien avant non plus. Très peu de saints ont eu des visions du Ciel, mais beaucoup ont compris que dès ici-bas, nous pouvions en avoir un avant-goût ! La Vie éternelle commence aujourd’hui. Il n’y a pas un avant où tout est noir et on galère et un après où tout est beau, mais une continuité. Après la mort, nous sommes invités à entrer dans la plénitude de cette vie dont nous aurons effleuré la lumière sur Terre. St Ambroise écrivait « La Vie, c’est être avec le Christ ; là où est le Christ, là est la Vie ».

À la Résurrection, garderons-nous nos dents de travers, ou nos yeux de biche ?

Père Paul Préaux – La Résurrection du Christ n’est ni une réincarnation ni un retour à la vie terrestre. Elle est le fondement de notre propre résurrection corporelle.

Nous serons pleinement nous-mêmes mais en même temps tout autre que maintenant. Dieu sera « tout en tous », mais chacun selon ce qu’il est. Nous serons aussi libérés des contingences matérielles. Le comment nous ressusciterons nous échappe, cela reste un mystère. Nous ne savons pas tout. Mais dans l’Apocalypse il est écrit « Dieu fera toutes choses nouvelles ».

L’espérance
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