Pourquoi faut-il oser construire de nouvelles églises ?
Paris Notre-Dame du 18 juillet 2013
P. N.-D. – Les Chantiers du Cardinal financent actuellement huit projets de construction de nouvelles églises en Ile-de-France. Notre société a-t-elle besoin de ces nouveaux lieux de culte alors qu’elle se déchristianise ?
Bruno Keller – Lorsque le cardinal Verdier, archevêque de Paris, a fondé les Chantiers du Cardinal, en 1931, la France traversait une crise économique, et pourtant il a osé bâtir cent églises en neuf ans. Aujourd’hui, malgré le contexte actuel difficile, je pense que les chrétiens doivent oser se montrer. Si nous n’allons pas à la rencontre des personnes, par exemple dans les nouveaux quartiers, la déchristianisation s’amplifiera certainement encore davantage. N’ayons pas peur de financer la construction d’églises car elles peuvent répondre aux besoins de spiritualité et de dialogue de notre société et aider des personnes à sortir de l’isolement.
P. N.-D. – De quelle manière, les églises peuvent-elles répondre à ces besoins ?
B. K.– Ce sont des lieux qui permettent de trouver le silence et de prendre du recul par rapport à l’agitation de la ville. Notre but, c’est qu’ils favorisent aussi les rencontres et le rassemblement. La majorité des projets que nous finançons aujourd’hui sont des maisons d’Eglise : elles ne se réduisent pas à un espace de prière mais offrent aussi des zones d’accueil où des groupes variés proposent des activités. Elles correspondent à un besoin de notre société où beaucoup de personnes se retrouvent seules face à des épreuves de la vie, comme le divorce ou l’éducation des enfants. Nous essayons aussi de nous adapter aux évolutions du rythme de vie. Par exemple, la Maison Ozanam, située dans la ZAC Clichy- Batignolles (17e), est en cours de construction dans un quartier d’affaires et proposera des messes à l’heure du déjeuner.
P. N.-D.–Quels sont vos priorités dans vos projets de rénovation d’églises ?
B. K. – D’abord, ces endroits doivent être accueillants pour inciter au rassemblement et insuffler l’apaisement. Il faut ainsi veiller à ce qu’ils soient beaux, bien chauffés et propres. Cette notion de beauté est loin d’être anodine. Par exemple, la fréquentation de l’église Notre- Dame de Malakoff (Hauts-de-Seine) s’est accrue depuis que nous l’avons entièrement rénovée. La beauté passe entre autres par l’art. Ainsi, dans l’église Sainte-Monique à Bagneux (Hauts-de-Seine), nous installons actuellement un système d’éclairage des vitraux afin de les rendre plus visibles de l’extérieur. Nous vivons dans le monde du visuel, où un endroit trop caché peut difficilement attirer du monde. Aujourd’hui, il nous paraît essentiel de rendre les églises plus vivantes, par exemple en mettant en valeur leur architecture, pour manifester de façon plus forte la présence de l’Eglise. • Propos recueillis par Céline Marcon.
– Pour en savoir plus sur les Chantiers du Cardinal ou faire un don :
Tél. : 01 42 22 46 86
Site : www.chantierscardinal.cef.fr
