« Que nous soyons, les uns et les autres, des vivants ! »
Paris Notre-Dame du 7 mai 2015
P. N.-D. – Le mardi 19 mai aura lieu, de 19h30 à 22h, la Veillée de prière pour la vie qui réunit depuis sept ans les huit diocèses d’Île-de-France. Pourquoi une telle initiative ?
Mgr Éric Aumonier – Elle a été lancée par les évêques d’Île-de- France à l’occasion de la révision des lois de bioéthique, en 2009. Sept ans après, nous continuons à inviter les chrétiens à prier pour les personnes qui œuvrent auprès des malades et des personnes âgées, pour celles qui mettent au monde les enfants et tous ceux qui en prennent soin. Nous appelons aussi à être particulièrement attentifs à la façon dont les personnes porteuses d’un handicap sont accueillies et accompagnées, car elles sont des objets et des sujets d’amour. Afin de prier à ces intentions, les huit diocèses convergeront tous vers Notre-Dame, en se recommandant à Marie, la mère des vivants. Cette communion de tous les diocèses donne à la veillée une certaine éloquence. La portée de notre prière est en effet accentuée par son caractère fraternel qui offre aussi un moyen de faire entendre les merveilles que Dieu fait, afin que nous soyons, les uns et les autres, des vivants. Après les différentes prières et témoignages, une prière d’engagement sera notamment dite sur le parvis de la cathédrale, pour que l’attention à la personne humaine soit réelle, authentique, et se traduise dans des actes. Afin que chacun vive une conversion et découvre la beauté de tout être humain.
P. N.-D. – La Veillée de prière pour la vie veut-elle exprimer le désaccord de l’Église envers des lois qui ne respectent pas le caractère sacré de la vie ?
Mgr É. A. – Notre attention à l’enfant qui va naître est avant tout une attention positive qui veut le bien de la femme et de l’enfant. La veillée veut manifester qu’il est possible d’accueillir les enfants avec amour et que le soutien de l’entourage permet aux femmes de sortir du désarroi. La logique de mort n’est pas inéluctable. Ce témoignage est particulièrement important alors que la législation choisit d’occulter la gravité de l’avortement ou d’en diminuer la prise de conscience, en supprimant le délai de réflexion qui aidait pourtant les femmes à ne pas subir de contrainte dans leur choix. Par ailleurs, la veillée ne dispense pas du devoir d’agir malgré une législation qui sur bien des points est injuste et dangereuse pour la personne et la cité.
P. N.-D. – En quoi le témoignage des personnes consacrées, durant la veillée, peut-il aider à comprendre le caractère sacré de la vie ?
Mgr É. A. – Les religieux, religieuses, vierges consacrées et membres d’instituts séculiers vivent personnellement, ou en communauté, le don d’elles-mêmes. Elles se consacrent les unes à l’éducation des jeunes, les autres aux personnes dans la précarité, d’autres encore œuvrent dans le monde hospitalier. Mais au-delà des œuvres, la vie humaine donnée par amour pour les autres a une fécondité propre. Les personnes consacrées vivent loin de toute publicité, avec simplicité, pauvreté, détachement des biens matériels, et partagent une vie fraternelle. Ces personnes sont au cœur de nos vies paroissiales. Leur donner la parole nous permet de faire connaître la beauté de leur vocation. Ce témoignage suscitera enfin, je l’espère, dans le cœur de beaucoup de jeunes, le désir de donner leur vie à leur tour. • Propos recueillis par Pauline Quillon
Rendez-vous le mardi 19 mai 2015 çà 19h30 à Notre-Dame de Paris.
A revoir : vidéos et album-photos des précédentes Veillée pour la Vie, de 2009 à 2014
