Quel sens donnons-nous à nos actions sociales ?
Paris Notre-Dame du 5 janvier 2012
Le 14 janvier, de 8h45 à 12h, St-Vincent de Paul (10e) accueille le 2e et dernier module de formation proposé dans le cadre de l’année « Éthique et solidarité ». Pour préparer ce rendez-vous ouvert à tous, quelques pistes du P. Matthieu Villemot qui en assurera l’enseignement.
Paris Notre-Dame : Ce 2e module sera une « réflexion sur nos engagements auprès des personnes isolées, démunies ou mal logées et des migrants ». Quel en est l’objectif ?
P. Matthieu Villemot – Le but est de creuser le sens que nous donnons à nos engagements dans la société. « Éthique et solidarité » ne sont pas des mots spécifiquement catholiques et nous redisent une vérité urgente : nous ne sommes pas les seuls à vouloir vivre de manière juste et solidaire. Nous ne vaincrons pas non plus seuls les drames liés à l’immigration ou à la crise immobilière.Ceci étant, les catholiques sont appelés à participer à l’effort des hommes de bonne volonté en vivant sereinement leur spécificité, à savoir la foi en la résurrection des corps. Or, à force d’avoir « le nez dans le guidon » de l’action sociale immédiate, on risque d’oublier la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Benoît XVI, au contraire,dans son encyclique sur l’espérance, nous invite à annoncer ensemble la« grande espérance » de la Résurrection et la « petite espérance » (petite par rapport à la grande), comme par exemple une intégration juste et sereine des immigrés.
Comment préparer ce module de formation ?
M. V. – Chacun est invité à méditer tout particulièrement la rencontre de l’apôtre saint Thomas avec le Christ ressuscité (Jean 20, 24-29). Face au corps ressuscité de Jésus, Thomas pose cette question : le cadavre décharné, défiguré de la croix, est-il apte à la résurrection ?Oui, justement. Cette réponse bouleverse notre rapport au pauvre. Dans l’exercice de la solidarité,devant un SDF défiguré par la misère,nous vivons l’épreuve de Thomas : il nous est demande d’oser croire que ce corps-là est bel et bien celui que Jésus veut glorifier,d’oser voir la résurrection à l’œuvre en ce corps-là. Cette attitude nous renvoie aussi à nos propres pauvretés, que nous sommes appelés à accepter non comme des échecs nous rendant inaptes à la solidarité, mais comme des stigmates eux aussi, où le Ressuscité, déjà, travaille en nous. Notre rencontre du pauvre n’améliore pas toujours sa situation matérielle, ou souvent moins qu’on ne le voudrait.Mais elle lui rend sa dignité. Il est ce signe que Jésus ressuscité nous place sous les yeux en nous intimant cet ordre : « Vois, touche, avance ta main et crois. » • Propos recueillis par Laurence Faure
PRÉPARER LA RENCONTRE
Les textes sur lesquels reposera la réflexion menée le 14 janvier sont disponibles sur dioceseparis.fr
– Premier texte : Évangile selon saint Jean 20, 24-29.
– Second texte : extrait du Sermon de saint Augustin. In Saint Augustin, Sermons pour la Pâque, trad. Suzanne Poque, Ed. du Cerf coll. « Sources chrétiennes » n° 116, Paris, 1966, p. 349-351.Questions :
- Le corps que Jésus montre est-il conforme à ce que notre époque appelle "beauté" ? Pensez-vous que le corps que Thomas a vu est beau ?
- Thomas voulait voir Jésus et le toucher, il le fait une fois qu’il est devant Jésus. Est-ce qu’il fait exactement ce qu’il avait prévu ? Qu’est-ce que Jésus lui reproche exactement et pourquoi ?
- Pourquoi Jésus met-il en avant ses stigmates plutôt que sa Gloire, sa beauté, sa puissance ?
- Selon ce texte, que prouve le signe des stigmates ? De nombreuses réponses différentes sont possibles.
- Où, aujourd’hui, puis-je contempler les stigmates du Ressuscité ?
- Qu’est-ce que ce texte m’apprend sur la solidarité ?