« Quelques clés pour revenir à Dieu »

Paris Notre-Dame du 3 mars 2022

Pour l’entrée en Carême, Grégory Turpin, chanteur et codirecteur de Première Partie, réédite son Petit guide pour une vie transformée, 40 jours pour mettre la prière dans son quotidien [1]. Une invitation à enrichir sa relation à Dieu et, ainsi, mieux se connaître.

Artiste de référence de la scène chrétienne francophone, Grégory Turpin a publié plusieurs livres et dirige la maison de production musicale et d’édition Première Partie.
© Renaud Julian

Paris Notre-Dame – Pourquoi avoir voulu rééditer ce « petit manuel » ?

Grégory Turpin – Il y a quelques années, j’ai commencé à animer des temps de louange pendant lesquels je donnais des enseignements sur la vie spirituelle. J’y faisais état de la manière dont j’avais pu réadapter mon expérience de la vie carmélitaine à mon quotidien d’artiste parisien. En 2018, j’en ai fait un livre, un petit manuel, qui a reçu un franc succès. J’ai été surpris de la réception de ce livre. J’ai senti que celle-ci traduisait une vraie soif spirituelle et que la méthode proposée faisait ses preuves. Après avoir proposé, l’an dernier, une retraite en ligne sur la question de la fraternité de Dieu, j’ai choisi de rééditer ce manuel en y faisant quelques adaptations et réajustements.

P. N.-D. – Aujourd’hui, avec le boom du développement personnel, on peut observer un travers « légaliste » dans la vie morale des personnes, y compris chez les catholiques. Comme si appliquer des gestes, ou suivre des règles, permettait de se rapprocher de Dieu et de se rapprocher de soi. Vous proposez l’inverse. Pourquoi ?

G. T. – Je dis souvent que la foi ce n’est pas des règles à appliquer mais, d’abord, une relation à créer. Et c’est cette relation qui va alors créer une règle de vie. Il ne faut pas oublier que c’est Dieu qui vient transformer nos vies. C’est cela la clé. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas jeûner par exemple, mais bien comprendre en quoi ce geste posé va venir entretenir ma relation à Dieu. Comme dans une relation d’amitié, ou d’amour. C’est ce que j’ai découvert dans mon histoire, à travers la vie spirituelle de la Petite Thérèse.

P. N.-D. – En quoi la relation à Dieu permet-elle de se découvrir ?

G. T. – « Le premier fruit de l’oraison est la connaissance de soi », disait sainte Thérèse d’Avila. Quand quelqu’un commence à prendre trente minutes de silence pour prier, il apprend rapidement à mieux connaître ses désirs, ses centres d’intérêt qui viennent habiter son esprit, son cœur. Une manière de découvrir qui on est consiste à remettre tout ceci sous le regard de Dieu. C’est d’ailleurs l’objet de la première semaine de ce parcours. Celle-ci propose d’apprendre à faire un examen de conscience pour mieux se connaître, mieux ajuster nos comportements.
La vie spirituelle dans notre monde est difficile : nous baignons dans un climat de surconsommation, le travail est de plus en plus éprouvant, nos « charges mentales » de plus en plus grandes, nous sommes, dans des villes comme Paris, déconnectés de la réalité… Tous ces éléments viennent nous couper de l’attitude de contemplation, rendent la connexion à Dieu plus difficile. Ce livre a pour objectif de donner quelques clés pour revenir à Dieu et enrichir notre relation à lui.

Propos recueillis par Isabelle Demangeat@LaZaab

[1Petit guide pour une vie transformée, 40 jours pour mettre la prière dans son quotidien, Éd. Première Partie, 14,90 €.

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